Jour de vote au Nigeria


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Vote
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Les Nigérians votent, ce samedi, pour élire leur Président, leurs députés et leurs sénateurs. Retour sur les principaux candidats à la succession de Muhammadu Buhari.

93 millions de Nigérians sont appelés au vote, ce samedi. Pour élire à la fois, le président de la République, les députés et les sénateurs. Au total, 18 candidats briguent la magistrature suprême. Mais parmi eux, quatre passent pour les plus sérieux. Il s’agit de Bola Ahmed Tinubu du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC). Il passe pour un poids lourd de la politique nigériane, surtout dans la région du sud-ouest. Mais, il traîne des accusations de corruption et de mauvais état de santé.

Asiaju Bola Ahmed Tinubu
Asiaju Bola Ahmed Tinubu

Il y a également le candidat du principal parti d’opposition, le People’s Democratic Party (PDP), Atiku Abubakar. Du haut de ses 76 printemps, cet homme d’affaires est un habitué des élections présidentielles au Nigeria, puisqu’il est à sa sixième candidature. Il demeure un habitué du cercle du pouvoir au Nigeria ayant même été Vice-président sous Olusegun Obasanjo. Comme son principal challenger, Bola Ahmed Tinubu, Atiku Abubakar est également accusé de corruption.

Atiku Abubakar
Atiku Abubakar

Des outsiders qui pourraient bouleverser le jeu

Viennent maintenant les outsiders, des candidats un peu plus jeunes, qui risquent de perturber sérieusement des certitudes. Il y a Peter Obi du Parti travailliste. À 61 ans, cet ancien militant du PDP passe aux yeux des Nigérians pour un visage nouveau qui tranche avec la gérontocratie habituelle. Homme d’affaires et ancien gouverneur de l’État d’Anambra dans le sud-est du pays, Peter Obi est le chouchou des réseaux sociaux et d’une bonne partie de la jeunesse nigériane. Or, les jeunes constituent justement l’immense majorité des électeurs.

Rabiu Kwankwaso
Rabiu Kwankwaso

Bien sûr, il faudra compter avec Rabiu Kwankwaso du New Nigeria Peoples Party (NNPP). À 66 ans, il est un politicien expérimenté avec qui il faudra compter pour cette élection.

Peter Obi
Peter Obi

Avec ce visage, il n’est pas à exclure la possibilité d’un second tour pour cette Présidentielle au Nigeria, chose jamais arrivée depuis le retour de la démocratie en 1999. Pour remporter la victoire au premier tour, il faut rafler le plus grand nombre de voix au niveau national et réunir au moins 25% des suffrages dans les deux tiers des 36 États de la fédération nigériane. La question est de savoir si les deux principaux favoris du scrutin réussiront ce pari.

Une autre grosse interrogation que suscitent ces élections concerne le taux de participation. Depuis 1999, il a graduellement baissé. Qu’en sera-t-il pour ces élections où la campagne a été marquée par un manque criant de liquidité voulu par le gouvernement qui a conduit une réforme monétaire chaotique ?

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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