Joseph Ratzinger succède au pape Jean-Paul II, décédé le 2 avril dernier, et devient le 265e souverain pontife. Le cardinal allemand, âgé de 78 ans, a été élu à 17h50 au deuxième jour du conclave des cardinaux dans la chapelle Sixtine au Vatican. Proche de Jean-Paul II, ce gardien de l’orthodoxie représente l’aile conservatrice de l’église catholique.
Le nouveau souverain pontife s’appelle Benoît XVI. C’est le nom qu’a choisi le cardinal allemand Joseph Ratzinger pour honorer son mandat papal. Elu ce mardi à 17h50 au deuxième jour du conclave des cardinaux dans la chapelle Sixtine au Vatican, il succède au pape Jean-Paul II, décédé le 2 avril dernier à l’âge de 84 ans, après 27 ans à la tête du Saint siège. Benoît XVI, proche de son prédécesseur, s’inscrit comme le chef de file des conservateurs.
La fumée blanche a annoncé le nouveau pape. Une annonce confirmée, un quart d’heure plus tard par les cloches de la Basilique Saint-Pierre. L’élection de Joseph Ratzinger, doyen du collège des cardinaux, met fin au conclave auquel ont participé 115 cardinaux venus de 52 pays. Grand favori, il a été élu au quatrième tour de scrutin.
« Der panzer kardinalbischof » (le cardinal blindé)
Jean-Paul II avait nommé, le 25 novembre 1981, Joseph Ratzinger au poste de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, autrefois le Saint-Office, bras séculier de l’inquisition[[<*>La congrégation de l’inquisition romaine et universelle, fondée en 1542, a été rebaptisée Sacrée congrégation du Saint-Office en 1909 pour devenir la Congrégation pour la doctrine de la fois en 1967. Elle est la plus ancienne des neufs congrégations de la curie romaine et a été fondée par le pape Paul III, le 21 juillet 1542 pour lutter contre les hérésies. Elle était donc responsable de l’inquisition. Cf l’encyclopédie libre Wikipedia]]. D’où les surnoms, donnés par ses pairs, de « grand inquisiteur » ou « Der panzer kardinal bischof » (le cardinal blindé). « La tâche propre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les moeurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence », expliquait Jean-Paul II en 1988.
Professeur à l’Ecole des hautes études théologiques de Freising (1957-1959), il lui a été confié la chaire de théologie dogmatique à l’université de Tübingen. Nommé évêque le 25 mars 1977, il devient cardinal la même année (27 juin). Son statut de doyen des cardinaux lui a valu de conduire l’office pour les obsèques de Jean-Paul II. Celui qui dénonce « la dictature du relativisme » laisse présager d’un recentrage de l’Eglise catholique sur des valeurs très traditionnelles. Il ne faut sans doute pas s’attendre à un quelconque discours progressiste sur des questions très contemporaines comme la contraception ou le VIH.
Un homme à la santé fragile
Si Karol Wojtila était devenu Jean-Paul II à 58 ans, Joseph Ratzinger aujourd’hui Benoît XVI, affiche 20 ans de plus au début de son pontificat. Le religieux, qui a déjà été victime d’une attaque cérébrale, ne jouit sans doute pas du même dynamisme initial que son prédécesseur. Mais le nouvel évêque de Rome connaît déjà tous les rouages du système. L’héritage d’un personnage aussi charismatique que Jean-Paul II reste toutefois lourd à porter. Beaucoup espéraient un pape de Sud, mais c’est le Vieux Continent qui, une fois de plus, garde la main, l’Europe n’abritant plus qu’un tiers des catholiques du globe. L’avenir du culte se trouvant plus – au-delà de l’Amérique latine – en Asie et en Afrique, Benoît XVI aura peut-être à adapter son discours pour séduire, convaincre et alimenter la flamme des croyants qui ont désormais les yeux et les oreilles tournés vers lui.
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