Joseph Kony recherché pour avoir exploité 50 « esclaves sexuelles »


Lecture 3 min.
arton14606

La Cour pénale internationale (CPI) est à la recherche du célèbre chef rebelle ougandais et commandant en chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, pour lui faire répondre d’enlèvement de 50 filles utilisées comme esclaves sexuelles, a révélé une responsable de cette instance judiciaire.

Le Procureur adjoint Fatou Bensouda a déclaré que les investigations de la CPI ont révélé que M. Kony était totalement responsable du système au sommet de son mouvement, qui s’est livré à l’enlèvement et à la répartition des esclaves sexuelles entre les principaux commandants de la LRA.

Dans une révélation dont elle n’est pas coutumière, la CPI, qui a lancé des mandats d’arrêt contre le chef rebelle ougandais il y a deux ans, a déclaré que les enquêtes ont révélé que M. Kony, qui a refusé de se présenter pour la signature d’un accord de paix récemment, était explicitement impliqué dans les cas de viol systématiques.

« Les enquêtes ont montré non seulement comment la LRA enlevait les filles pour les violer et en faire des esclaves sexuelles, mais également comment M. Kony contrôlait tous les aspects de l’enlèvement, de l’attribution des filles à ses commandants et leur réduction à l’esclavage », a indiqué Mme Bensouda.

Le viol comme arme de guerre

En s’exprimant à l’ouverture d’une conférence en prélude au sommet de l’Union africaine (UA) organisée par l’une des plus grandes organisations de défense des droits des femmes, Femmes Africa Solidarité, Mme Bensouda a expliqué que le viol et les violences sexuelles restaient des armes de guerre.

« Les femmes sont considérées comme des armes de guerre légitimes, avec le bétail et les autres biens. Au Moyen-Age, l’accès sexuel sans restriction aux « femmes conquises » était utilisé comme une mesure d’incitation à la prise d’une ville », a-t-elle déclaré à la conférence de FAS.

Dans le cadre des enquêtes sur la LRA, il a été établi par la CPI que M. Kony ordonnait également à ses commandants qu’aucune fille ne soit violée avant qu’il organise leur répartition.

Des esclaves sexuelles surnommées « épouses ou « soeurs »

Mme Bensouda a indiqué que la LRA couvrait ses actes criminels en appelant les filles « épouses » ou « soeurs », bien qu’elle soient des esclaves sexuelles. Selon elle, la loi pénale internationale était toujours inappropriée contre le viol, ce qui permettait à ce crime de rester « une conséquence inévitable ou une répercussion des conflits armés, rarement punie par la loi ».

La conférence de FAS, du 20 au 23 juin, consacrée à l’application de la Déclaration solennelle sur l’égalité entre hommes et femmes en Afrique, cherche les moyens de pallier à ses lacunes.

La directrice exécutive de FAS, Benetta Diop, a déclaré que cette conférence donnait aux participantes une occasion de ré-éxaminer les lois en vigueur et de faire des recommandations aux dirigeants africains sur les moyens de mettre fin aux mauvais traitements infligés aux femmes, particulièrement dans les situations de conflit.

Elle a annoncé qu’une équipe d’experts serait constituée à l’issue de la conférence pour discuter des amendements éventuels des codes internationaux en vigueur, afin de les rendre plus efficaces pour lutter contre les mauvais traitements reservés aux femmes et aux groupes vulnérables de la société.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News