Maroc Festival, le collectif qui a vocation à promouvoir tous les festivals de musique au Maroc sera présent lors de la Fête de l’Humanité qui se tiendra du 13 au 15 septembre, dans le parc départemental Georges Valbon, à La Courneuve. Rencontre avec l’un des fondateurs du festival, José Kamal.
José Kamal est né à Casablanca, d’un père Marocain et d’une mère Française. Tout en étant le cofondateur du Maroc Festival, il est également le directeur du Dakhla Festival. Ce dernier est un festival qui réunit chaque année à Dakhla, à quelque kilomètres de la frontière avec la Mauritanie, musiciens et glisseurs du monde entier pour pratiquer leur art et aussi rencontrer la population sahraoui.
Afrik.com : Qu’est-ce que le collectif Maroc Festival ?
José Kamal : Le collectif Maroc Festival a été créé au début de l’année 2012 avec Younes Boumehdi, président-fondateur de HitRadio pour soutenir les festivals marocains et l’ensemble des acteurs et des activités connexes à ces événements si singuliers. Le collectif rassemble un ensemble de professionnels marocains qui œuvrent pour la diversité culturelle du Maroc. Le collectif Maroc Festival réunit la plupart des festivals marocains tous styles confondus : du gnaoua d’Essaouira au jazz de Tanger, en passant par l’électro de Marrakech et l’urbain du Boulevard à Casablanca, l’emblématique Timitar d’Agadir, sans oublier celui qui propose la palette la plus large : Mawazine à Rabat fin mai, début juin. Maroc Festival compte aussi parmi ses membres le festival Azalay qui célèbre la musique africaine et qui a lieu chaque année à Ouarzazate.
Afrik.com : Quel est son objectif?
José Kamal : L’objectif de Maroc Festival est multiple. Nous souhaitons promouvoir les festivals marocains à l’international, nouer des contacts et des partenaires avec les festivals du monde entier sachant que nous avons déjà plus de 60 festivals partenaires dont une trentaine en Europe. Nous souhaitons également aider à la circulation des artistes marocains grâce aux différents réseaux professionnels partenaires. En un an, nous avons déjà permis à une dizaine de groupes de se produire à l’étranger notamment à Marseille, Praïa au Cap-Vert ou encore à Copenhague, Madrid…. Nous voulons aussi inviter les régions à soutenir leur culture et à l’exporter ainsi qu’encourager le transfert de technologie et soutenir les artistes dans une démarche professionnelle de la création à la diffusion. La formation est un des axes majeurs de notre collectif.
Afrik.com : Vous participez pour la seconde fois à la fête de l’Humanité. Que pensez-vous de cet événement?
José Kamal: Il s’agit du deuxième évènement le plus populaire d’Europe, après le Sziget de Budapest, avec plus de 600 000 festivaliers ! C’est l’endroit à ne pas manquer si nous voulons faire connaître notre culture et notre pays. L’aspect politique de la Fête de l’Humanité est aussi intéressant, bien que nous ne revendiquons aucune orientation politique au sein du collectif. Je tiens juste à rappeler que le journal L’Humanité a été fondé par Jean Jaurès, fervent défenseur du droit d’expression. Il a perdu la vie pour avoir trop défendu l’idée du pacifisme à l’aube de la première guerre mondiale. Tout un symbole, en ce moment, avec les troubles tout autour de la méditerranée et particulièrement au moyen et Proche-Orient. Nous ne pouvons qu’encourager tout le monde à relire les écrits de cet homme historique et hors du commun. C’est en ça que la Fête de l’Humanité a toute sa place dans l’espace culturel français et européen.
Afrik.com : Que prévoyez-vous pour cette seconde édition ?
José Kamal: Nous avons un programme chargé : plusieurs concerts d’artistes venus du Maroc pour l’occasion comme par exemple « Group Doueh » qui vient de Dakhla, tout au sud du Maroc. Le leader est un excellent guitariste qui a joué avec la diva marocaine OUM, le Mauritanien Daby Touré et l’immense Tony Allen. Il va mettre de l’ambiance sous la tente et nous avons organisé plusieurs rencontres avec d’autres artistes, dont une avec DJ Click qui sera aux platines vendredi soir : la rencontre du mix electro et du blues du désert! Nous proposons aussi des ateliers d’initiation à la musique pour les enfants avec l’association « Le Car de la Lune »; de la pose d’henné pour les mamans et bien sûr : thé et cornes de gazelle!
Afrik.com : En quoi votre participation à cette seconde édition se différencie-t-elle de la première?
José Kamal : Nous avons la même ambition : partager avec le public nos musiques, notre façon de vivre, notre vision du Maroc des prochaines années, le Maroc qui avance en somme !
Afrik.com : Lors du festival vous comptez présenter le guide officiel 2013-2014 des festivals de musique les plus dynamiques du Maroc. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce guide?
José Kamal : Il s’agit de la deuxième édition. Nous avons rassemblé, avec notre partenaire HitRadio, 25 des festivals les plus importants du Royaume et nous offrons ce guide au public sur plusieurs évènements culturels en Europe, dont la Fête de l’Humanité. Nous présentons par exemple dans ce guide le festival de Jazz au Chellah à Rabat qui a lieu en ce moment ou encore le Boulevard de Casablanca, qui démarre ce weekend et qui organise un excellent tremplin de jeunes musiciens. Avec plus de moyens le guide aurait comporté plus d’une centaine d’évènements culturels (sans compter les moussems : fête régionale) qui se déroulent chaque année au Maroc.