JO 2024 : qui arrêtera l’Éthiopie et le Kenya sur les courses de fond ?


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Les Jeux Olympiques de 2024 à Paris s’annoncent comme un nouveau terrain de démonstration pour les deux géants de la course de fond : l’Éthiopie et le Kenya. Depuis des décennies, ces nations dominent les podiums sur les distances de 5 000 mètres, 10 000 mètres, et le marathon, s’imposant comme des leaders incontestés dans ces disciplines.

Des statistiques impressionnantes

L’histoire olympique de ces deux pays est éloquente. L’Éthiopie, avec ses quatorze participations aux Jeux d’été, a raflé 58 médailles en athlétisme, dont 56 en courses de fond et deux en demi-fond. Le Kenya, en quinze éditions, a accumulé 113 médailles, avec 69 en courses de fond et 28 en demi-fond. Cette domination n’est pas due au hasard, mais à une série de facteurs favorables, notamment l’altitude de leurs régions d’entraînement.

L’altitude : un atout naturel

La ville d’Iten au Kenya, située à 2 600 mètres d’altitude, est un véritable laboratoire de champions. Eliud Kipchoge, double champion olympique du marathon, y a forgé sa légende. L’altitude offre un environnement propice où l’air appauvri en oxygène force le corps à s’adapter, augmentant ainsi les capacités d’endurance et d’efficacité une fois redescendu au niveau de la mer.

Henry Rono, ancien recordman mondial, explique : « Quand tu t’entraînes en haute altitude, ton corps devient plus efficace pour utiliser l’oxygène. Cela donne un avantage significatif en compétition. » C’est pourquoi des athlètes du monde entier viennent s’entraîner au Kenya et en Éthiopie, bien que leurs efforts n’aient pas encore égalé les succès des champions locaux.

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La culture de la course : un héritage national

Outre l’altitude, la culture de la course à pied dès le plus jeune âge joue un rôle prépondérant. En Éthiopie et au Kenya, courir est une nécessité quotidienne, souvent liée à la vie rurale. Haile Gebrselassie, double champion olympique sur 10 000 mètres, courait 10 kilomètres pour aller à l’école, portant ses livres dans une main. Ce quotidien forge des athlètes endurants et déterminés.

Des performances époustouflantes à attendre à paris

À Paris, l’Éthiopie sera représentée par des figures emblématiques comme Kenenisa Bekele, sélectionné pour le marathon à 41 ans, après une absence de 12 ans des JO. Bekele, troisième meilleur performeur de l’histoire du marathon, sera accompagné par Sisay Lemma et Deresa Geleta, tous deux auteurs de chronos exceptionnels récemment.

Chez les femmes, la sélection éthiopienne est menée par la recordwoman du monde Tigst Assefa, aux côtés d’Amane Beriso et Megertu Alemu. Ces athlètes promettent de maintenir la domination éthiopienne sur les longues distances.

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Le Kenya : une armée de champions

Le Kenya, de son côté, mise sur la jeunesse et l’expérience. Emmanuel Wanyonyi, jeune prodige de 19 ans, s’est qualifié pour le 800 mètres avec un temps spectaculaire de 1:41.70, devenant le troisième homme le plus rapide de l’histoire sur cette distance. Chez les femmes, Faith Kipyegon, double championne du monde et détentrice du record du monde du 1500 mètres, se prépare à confirmer sa suprématie.

Les JO de Paris seront aussi l’occasion de rendre hommage à Kelvin Kiptum, recordman mondial du marathon décédé tragiquement en février dernier. Son esprit de compétiteur et son influence sur la course de fond seront présents dans les esprits de ses compatriotes.

Vers une nouvelle moisson de médailles

L’Éthiopie et le Kenya arrivent à Paris avec des objectifs clairs : maintenir leur suprématie et ajouter de nouvelles pages glorieuses à leur histoire olympique. Face à une concurrence mondiale accrue, ils sont prêts à défendre leurs titres et à inspirer une nouvelle génération de coureurs. Paris 2024 promet d’être un théâtre de performances mémorables et de suspense intense, avec la Corne de l’Afrique au centre de la scène.

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