Jeux Africains : le Congo à l’heure du bilan


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Après Kintélé… De l’avis général, cette 11ème édition des Jeux Africains aura été un très grand cru. Athlètes satisfaits, spectateurs ravis, tous garderont un impérissable souvenir de ces « Jeux du Cinquantenaire » et de Brazzaville, la ville hôte qui les a accueillis. Mais dans la capitale congolaise, à peine la cérémonie de clôture des Jeux passée, c’est déjà l’heure des comptes. Au final, le bilan est flatteur pour le Congo. Et pas uniquement sur le plan sportif…

Sur le plan sportif, objectif rempli à plus de 100 % !

Avec 31 médailles, dont 9 en or, le Congo a dépassé l’objectif qu’il s’était officieusement assigné de décrocher 30 récompenses. Au palmarès final, le pays organisateur termine dans le top dix des meilleures nations africaines. Un exploit compte tenu de la taille de sa population qui n’excède pas les 4,5 millions d’habitants. Sur les premières marches du podium, en effet, on retrouve en effet l’Egypte (85 M d’hab.), l’Afrique du Sud (55 M d’hab.), ou encore le Nigeria (175 M d’hab.). Surtout, le Congo fait beaucoup mieux que lors de la précédente édition des Jeux Africains. En 2011, à Maputo, il n’avait remporté que huit médailles, dont aucune en or.

Sur le plan des infrastructures sportives, satisfecit unanime

De l’avis général, lors de « ses » Jeux Africains, le Congo a indéniablement remporté la «bataille des infrastructures». Les équipements sportifs dont il s’est dotés pour l’occasion sont sans équivalent en Afrique centrale. Grâce au Stade de l’Unité (60.000 places), au Palais des sports de Kintélé ou encore à son Centre nautique, le Congo peut désormais prétendre à l’organisation des plus grandes compétitions continentales, autrefois l’apanage des pays d’Afrique du Nord et d’Afrique australe. Entre autres événements, Brazzaville pourrait ainsi accueillir la prochaine édition de l’Afrobasket. En attendant, l’objectif pour les autorités congolaises est de « faire vivre et rentabiliser au mieux ce patrimoine sportif exceptionnel ».

Sur le plan des transports, une amélioration durable

Les infrastructures sportives ne sont pas les seules à avoir donné satisfaction aux Brazzavillois. Les infrastructures de transport également. La nouvelle voirie réalisée à l’occasion des Jeux africains, en réunissant Brazzaville et sa périphérie nord, a changé la vie quotidienne des habitants, en particulier ceux de Talangaï. Par ailleurs le nouveau quartier de Kintélé est désormais prêt pour sa nouvelle vie universitaire, puisqu’il accueille aussi la nouvelle université qui profitera bientôt à plus de 20 000 étudiants. Finies les heures passées dans les embouteillages. Désormais, grâce à cette infrastructure de transport moderne, inaugurée peu avant l’ouverture des Jeux, se déplacer n’est plus un casse-tête.

Outre les infrastructures qui permettent de rendre le trafic plus fluide, la perspective des Jeux Africains a incité Brazzaville à renforcer ses capacités en matière de transports collectifs urbains. Les dizaines de bus-navettes et les véhicules 100 % électriques du groupe Bolloré, destinés à transporter athlètes et spectateurs durant les Jeux, seront désormais mis au service du transport des populations.

Sur le plan économique, les Jeux furent la bonne affaire des commerçants

À l’occasion des Jeux Africains, Kintélé s’est instauré comme un nouveau quartier marchand de la capitale. Les commerçants et restaurateurs y ont été à la fête tout au long des Jeux, leurs activités ayant connu une forte croissance. Grâce à eux notamment, le site de Kintélé, véritable ruche bourdonnante, s’est transformé en petite ville à part entière. Pour autant, il n’y a pas qu’à Kintélé que l’effet positif de l’organisation des Jeux Africains s’est fait sentir sur le commerce. Ce fut également le cas dans d’autres quartiers de la capitale. Les hôteliers, eux aussi, ont également su tirer pleinement profit de l’événement pour asseoir la croissance de leurs capacités d’accueil.

Sur le plan politique, une unité parfaite

Une véritable trêve politique a été décrétée, à l’occasion des Jeux, entre Pouvoir et Opposition. « Les Congolais ont supporté comme un seul homme leurs Diables rouges dans la paix et l’unité ». Les Congolais ont ainsi démontré qu’ils pouvaient faire front commun quand les circonstances l’exigeaient. À l’occasion de ces Jeux Africains, ils ont renvoyé d’eux-mêmes une image d’unité et de concorde. De précieux atouts dans cette sous-région d’Afrique centrale toujours en proie, ça et là, aux troubles et aux déchirements.

Sur le plan diplomatique, le rôle de Denis Sassou N’Guesso conforté

À l’occasion de ces Jeux, Brazzaville a réaffirmé son rang de grande capitale africaine. Sur le plan sportif certes, mais également diplomatique. Nombre de dirigeants (dont plusieurs chefs d’État) se sont rendus à Brazzaville durant ce mois de septembre 2015. Pour assister aux compétitions sans doute. Mais également pour traiter de questions plus sensibles, d’ordre diplomatique. De quoi asseoir encore plus le magistère qu’exerce depuis plusieurs années sur ce plan Denis Sassou N’Guesso, tant à l’échelle sous-régionale que continentale. Aujourd’hui en Afrique, le Président congolais est en effet incontournable dans le règlement de nombre de dossiers géopolitiques sensibles.

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