Le pharaon Jean-Philippe Lauer a rejoint mercredi les dieux immortels à l’âge de 99 ans. Un siècle consacré à l’égyptologie et à la restauration de la pyramide de Saqqarah, près du Caire. Les pharaons avaient un gardien : il s’appelait Jean-Philippe Lauer.
Egyptologie en deuil. Jean-Philippe Lauer s’en est allé rejoindre la vallée des morts mardi dernier à Paris. C’est l’ambassade d’Egypte en France qui a communiqué la triste nouvelle. L’un des fils du Nil, gardien et architecte des pyramides, part retrouver le monde des Pharaons par une journée grise parisienne. A 99 ans. Un siècle consacré à l’Egyptologie, à restaurer la pyramide Saqqarah, près du Caire. « Saqqarah est le plus ancien monument en pierre de taille d’une certaine importance que l’on connaisse au monde. L’architecture n’y ressemble à rien de connu. Elle n’a pas de trait commun avec le style pharaonique, proprement dit. Tout de suite, Saqqarah m’a fasciné. J’y ai vu défiler la terre entière de Goebbels à Ho Chi Minh ». Saqqarah était sa deuxième compagne, Imtohep son deuxième nom, premier architecte connu de l’Histoire.
L’admirateur d’Imtohep
A 99 ans, Jean-Philippe Lauer était une légende vivante. Son nom est indissociable du site qu’il a fait renaître : le complexe funéraire du roi Djoser à Saqqarah. Il passait, chaque année, plusieurs mois sur place à remonter bloc par bloc le mur de l’enceinte en calcaire blond, bâti autour de la pyramide 4.800 ans auparavant par Imhotep. Cet ensemble architectural, unique dans l’art égyptien, gisait en ruines sous les sables autour de la fameuse pyramide à degrés lorsque Lauer, jeune architecte, commença à l’étudier en 1926. Avec son épouse Mimi, il a reconstitué, avec les pierres d’origine, un ensemble de monuments qui ont rendu sa splendeur à l’architecture de son génial concepteur, Imhotep. Né à Paris le 7 mai 1902, il a vécu le plus clair de son temps en Egypte.
Après Théodore Monod , l’Afrique perd un autre ami en la personne de Jean-Philippe Lauer. La vie est une Vallée de larmes.