C’est en 1953 que, pour la première fois, un Congolais a publié un roman. Et c’était du temps où notre cher Congo s’appelait Moyen-Congo. Il y a 60 ans !
Ce vaillant Congolais, Jean Malonga, était originaire du Sud du Congo. Il a vécu à Poto-Poto, dans les années les plus baths de sa vie ; dans ce vieux Poto-Poto qui toujours fait battre mon petit cœur, comme ceux de bon nombre d’illustres Potaliens en leur temps (dont Pamelo Mounk’a, ou Tchikaya U tam’Si), pour son côté cosmopolite.
Jean Malonga était un vrai Potalien, doublé d’un Chevalier de la plume ! Dans le maelstrom de sa plume, son Cœur d’Aryenne (premier roman congolais, à découvrir samedi 19 octobre 2013 à L’Haÿ-les-Roses) avait comme personnage principal un certain Mambéké, qui avait pour père un certain Yoka, avait pour amoureuse une certaine Solange (fille de colons français)… et l’histoire se passe au Nord de notre majestueux fleuve Congo, de surcroît à Mossaka (âgé de quarante ans cette année-là, puisqu’elle vient de souffler ses 100 bougies en 2013).
Celui qui n’y voit point un message d’unité, je ne sais pas s’il le verra encore un jour : parce que nous sommes, là, face à une prémonition sur l’Unité du Congo qui allait voir se lever sur lui le soleil 7 ans plus tard !
Sacré Potalien, Jean Malonga était pétri de maestria, de science, de tolérance et de puissance. Visionnaire, il me fait d’un coup penser à Martin Luther King Jr. qui dit : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »
D’où la célébration des 60 ans de la littérature congolaise sous le thème de l’Union.
L’Homme à célébrer
Jean Malonga est né le 25 février 1907, avant de décéder le 1er août 1985. Autodidacte, puis Infirmier de son Etat, il s’est toujours appliqué, volontaire, à soigner la Société des hommes ; au point où, élu sénateur du Moyen-Congo au palais du Luxembourg français (siégeant de 1948 à 1955), il n’arrêta pas à plaider la cause des siens : de la Jeunesse… à la Sécurité sociale. C’est dire s’il à fréquenter le Quartier latin parisien de l’époque, le symbole de la liberté, de l’autonomie et de l’indépendance intellectuelles ; c’est d’ailleurs là qu’il croisera le fondateur de Présence Africaine, le vaillant Alioune Diop, à qui il remettra dès 1948 le manuscrit de son Cœur d’Aryenne qui sera publié en 1953.
Voilà comment 2013 se trouve être l’année de Jean Malonga. Voilà comment Jean Malonga est devenu l’homme de l’année 2013, année de célébration des Noces de diamant de la littérature congolaise (d’octobre à décembre 2013, au Congo et dans la Diaspora).
A tout Seigneur, tout honneur ! Nous devons chasser l’oubli néfaste de notre mémoire collective et entretenir nos racines, pour bâtir des Ponts culturels Nord-Sud, d’une génération à l’autre, à la faveur du puissant proverbe congolais qui dit : « La force du Baobab est dans ses racines. » Car, déjà le sol est semé par Jean Malonga.
A cet effet, nous convions tous les Congolaises et Congolais férus de patriotisme (le patriotisme n’étant pas qu’un mot sans actes) et les Amis du Congo à répondre massivement à notre invitation pour faire rayonner la célébration du 60ème anniversaire de la littérature congolaise qui aura lieu ce samedi 19 octobre 2013, de 15 heures à 16 heures au Salon du livre de L’Haÿ-les-Roses (région parisienne), sous le thème Carnet de Voyage de Jean Malonga : le Fleuve Congo. En présence du Président de l’UNEAC, du Promoteur du fleuve Congo et d’autres promoteurs culturels congolais. Salle : Moulin de la Bièvre, 73 avenue Larroumès, L’Haÿ-les-Roses. Accès depuis Paris : RER B, arrêt Bourg-la-Reine, puis bus 192, arrêt Barbusse-Larroumès ou à 10 min à pied depuis le RER (prendre le boulevard Carnot qui mène sur l’avenue Larroumès). Porte d’Orléans : Bus 187, arrêt Barbusse-Larroumès. L’entrée étant gratuite.
Voilà une occasion unique qui nous est donnée de découvrir les écrivains congolais de 1953 à aujourd’hui. Voilà une occasion propice de rendre hommage aux écrivains disparus en 2013 : Léopold Congo-Mbemba, Léopold Pindy Mamansono, Yves Kodia… Pour que vive la culture congolaise.
Maintenant que nous le savons… pourquoi ne pas répondre tous présents à cette cérémonie ?
Aimé EYENGUE