Jean-Jacques Wondo libéré après sa condamnation à mort en RDC : une évolution sous pression diplomatique ?


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Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Jean-Jacques Wondo Omanyundu

L’expert militaire belgo-congolais Jean-Jacques Wondo, condamné à mort en septembre dernier pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire de la tentative de coup d’État du 19 mai 2024 en République démocratique du Congo (RDC), a retrouvé la liberté ce mardi. Un dénouement qui semble être la conséquence de la pression diplomatique belge.

La nouvelle est tombée en début d’après-midi. L’expert militaire belge d’origine congolaise, Jean-Jacques Wondo, a recouvré sa liberté, ce mardi. Il s’est immédiatement rendu à l’ambassade de Belgique à Kinshasa, a confirmé la politologue Nadia Nsayi, une proche de sa famille.

Un dossier controversé

Jean-Jacques Wondo, expert des questions militaires et directeur adjoint à l’Administration générale des maisons de justice en Belgique, avait été arrêté peu après les événements du 19 mai 2024. Ce jour-là, des hommes armés avaient attaqué la résidence du ministre de l’Économie de l’époque, Vital Kamerhe, tandis qu’un autre groupe prenait d’assaut le Palais de la Nation, siège du cabinet présidentiel. L’intervention des forces de sécurité avait abouti à plusieurs arrestations et à la mort de quatre assaillants, dont le cerveau présumé du coup d’État, Christian Malanga, un Congolais résidant aux États-Unis. Au total, 51 personnes étaient présentées au tribunal militaire. 14 parmi elles avaient été libérées en première instance tandis que les 37 restantes, dont Jean-Jacques Wondo, avaient été condamnées à mort.

Jean-Jacques Wondo était accusé d’avoir joué un rôle clé dans la planification de cette tentative de renversement du pouvoir. Toutefois, ses avocats ont toujours soutenu que le dossier à charge ne contenait aucune preuve tangible de son implication. Sa condamnation à mort avait suscité de vives réactions, notamment en Belgique, où des voix s’étaient élevées pour dénoncer un procès inéquitable.

Une libération sous pression ?

La libération de Jean-Jacques Wondo survient alors que la Cour d’appel militaire de Kinshasa avait confirmé la semaine dernière sa condamnation à la peine capitale. Depuis lors, la Belgique avait exprimé sa ferme opposition à cette décision judiciaire et rappelé son ambassadeur en signe de protestation, affirmant que cette condamnation aurait « des conséquences pour les relations bilatérales ».

Alors que la Belgique attend encore une confirmation officielle de la libération de Jean-Jacques Wondo, l’ambassade belge à Kinshasa reste en contact étroit avec les autorités congolaises. « Nous sommes en train de vérifier les détails de cette libération », a indiqué Audrey Jacquiez, porte-parole du ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.

Cette libération pourrait représenter une tentative d’apaisement des tensions diplomatiques entre la RDC et la Belgique, qui s’étaient fortement dégradées ces derniers mois. Elle pourrait également soulever des questions sur d’éventuelles négociations en coulisses entre les deux pays.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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