Polygame assumé, marié à trois femmes, le président sud-africain, Jacob Zuma, vient d’avoir son 20ème enfant. Mais ce dernier est le fruit d’une relation extraconjugale avec la fille d’Irvin Khoza, président du Comité local d’organisation de la Coupe du monde de football. Le chef de l’Etat est accusé par ses opposants d’avoir un comportement irresponsable qui discrédite le travail de lutte contre le Sida. Le Congrès national africain (ANC) a pris sa défense.
Et un de plus ! Le chef de l’Etat de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, est sous le feu des critiques depuis que le South Africa’s Sunday Times a révélé ce week-end qu’il a eu son vingtième enfant en dehors des liens du mariage. Âgé de 67 ans, le président vient de reconnaître qu’il a eu une petite fille, le 8 octobre dernier, avec Sonono Khoza, 39 ans, la fille du président du Comité local d’organisation (LOC) de la Coupe du monde de football, un mois après son cinquième mariage très médiatisé le 4 janvier dernier.
Face à la polémique qui enfle, dans les médias comme dans les partis politiques, le Congrès national africain (ANC) a pris la défense de Jacob Zuma. Pour l’ANC, il s’agit d’une « affaire privée » et « il n’y a rien de honteux quand deux adultes ont une relation ». Mais l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, ainsi que le Congrès du peuple (Cope) lui reprochent d’être irresponsable et de montrer le mauvais exemple alors que l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus touchés au monde par la pandémie du sida (au moins 5,7 millions de personnes infectées). « Son comportement nuit au message de son propre gouvernement concernant le sida, qui prône la sexualité sans risques. Or, le président continue à pratiquer sans préservatif », a déclaré lundi le leader du Parti démocrate africain chrétien (ACDP), Kenneth Meshoe.
Un comportement jugé dangereux
En 2006, Jacob Zuma avait été acquitté du viol d’une jeune femme séropositive, mais avait suscité l’indignation en affirmant qu’après le rapport non protégé il avait pris une douche pour diminuer les risques de contracter le VIH. En contradiction avec ses actes, il prône aujourd’hui le recours aux préservatifs et appelle au dépistage.
« Certains font valoir que la vie sexuelle de Jacob Zuma est une affaire de moralité et de culture personnelle. Ce n’est pas le cas. Son comportement privé a des conséquences publiques majeures », a estimé Helen Zille, présidente de l’Alliance démocratique.
Cure de désintoxication sexuelle conseillée
Bien que marié à trois femmes (il en a épousé cinq, la deuxième s’est donné la mort et il a divorcé de la troisième), le président sud africain semble toujours en vouloir plus. En dehors de ses mariages à répétition, le chef d’Etat accumule les scandales sur sa vie personnelle : un enfant avec la fille d’un ami, le viol de la jeune femme séropositive et, enfin, cette nouvelle affaire.
Kenneth Meshoe a estimé que «le président Zuma a besoin d’aide et d’une thérapie pour soigner sa dépendance au sexe». Après Tiger Wood, la mode semble être à la thérapie sexuelle. Pour sûr, le sexe tient une grande place dans sa vie, mais pour le responsable du Cope, l’Afrique du Sud a besoin que Zuma se « comporte comme un Président et non un gigolo ».
Selon la tradition zulu, lorsqu’il a des enfants extraconjugaux, un homme doit donner des vaches à la famille de la mère à titre d’excuses. A défaut de vaches, l’affaire Sonono Khoza, coûtera sans doute à Jacob Zuma quelques points dans les sondages et une image un peu plus écornée encore à l’étranger. Il ne sera pas donné à tous les présidents sud-africains d’avoir la carrure et l’aura d’un Neslon Mandela.