Quand Jacob Desvarieux part à Haïti pour enregistrer avec les meilleurs artistes de l’île, il ne fait pas le voyage pour rien. Il ramène dans ses bagages un album superbe, fin et très inspiré : » Haïtian Troubadours « . Quelques perles à découvrir absolument.
Jude Jean, Gracia Delva, Michael Benjamin, Michel Martelly, sont autant d’artistes inconnus du grand public européen et africain. Et pour cause, ils sont haïtiens et leur musique, le compas, est exclusivement réservée à quelques initiés. En allant sur l’île enregistrer avec les plus grands noms de la musique locale, Jacob Desvarieux, du groupe Kassav, a fait montre d’un flair exceptionnel. Des studios, ressort un album remarquable : » Haïtian Troubadours « .
Avec la même fortune qu’un concept artistique tel que le » Buena vista social club » de Ry Cooder à Cuba, » Haïtian Troubadours » réussit à fédérer tous les talents haïtiens pour offrir une oeuvre homogène et harmonieuse. Chaque artiste a ici sa place et participe à donner le ton d’une production haute en couleurs.
Sensibilité afro-caraïbéenne
La musique haïtienne a sa propre sensibilité. On aurait bien tort de la classer dans la seule catégorie zouk. Comme pour la très caractéristique musique capverdienne, on sent la différence sans pouvoir mettre le doigt dessus. Qu’importe. On apprécie et c’est bien là l’essentiel.
Que dire, en effet des titres comme » Pa manyen fanm nan « , » Anne » ou » Our love is for ever » sinon balancer la tête sur les rythmes riches et chaloupés. Même si l’album s’essouffle quelque peu sur la fin et même si on peut regretter ça et là l’apport d’un inutile synthétiseur de voix, » Haïtian Troubadour » reste une valeur sûre. Pour finir de vous en convaincre, nous vous offrons deux titres en écoute. A vos casques, prêts, c’est parti.
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