Jacky Rapon fait son come back dans les bacs, ce vendredi, avec Intensité, un best of de ses meilleurs morceaux « love » plus 5 inédits. L’artiste zouk, très apprécié en Afrique, revient sur le choix de ces chansons et les rapports qu’il entretient avec le continent. Interview.
Jacky Rapon revient après quatre ans d’absence. L’un des plus célèbres artistes antillais en Afrique sort son 6ème album intitulé Intensité, un Opus de 16 titres, des morceaux qui ont fait dansé tout le continent ainsi que quelques nouveautés. Le chanteur martiniquais nous parle de son œuvre et de son amour pour l’Afrique.
Afrik.com : Votre dernier album remonte à 2003. Pourquoi cette longue absence ?
Jacky Rapon :Je fais partie de ceux qui prennent leur temps pour faire un album; et avec mes nombreux voyages, je n’ai pas trop le temps d’écrire.
Afrik.com : Comment avez-vous choisi les morceaux pour le best of ?
Jacky Rapon : C’est vrai que le choix n’a pas été facile, dans la mesure où il y a des chansons qui sont devenues incontournables au fil des années. J’ai fait le choix en fonction des titres qui ont bien cartonné, comme « Doucement », « Prends ton temps », « Fallait pas », « T’en vas pas » ou « Mi amor ». Ce sont des textes faciles à retenir et le public adore les chanter lors de mes concerts.
Afrik.com : Vous êtes auteur du titre « Prends ton temps », rendu célèbre par Jean Pierre Zabulon. Etes-vous fier du succès que le morceau a connu ?
Jacky Rapon : Bien sûr. L’histoire de cette chanson est assez drôle, car je suis auteur et compositeur de ce titre. Au départ, je n’ai pas voulu le chanter parce que j’avais écrit à la même période « Si sé love ». Pour ne pas porter la confusion au niveau commercial ou pour que les gens ne retrouvent ma voix sur les deux mêmes concepts, j’ai laissé Jean-Pierre Zabulon chanter la première version. D’ailleurs, les gens ont toujours pensé que c’était moi qui la chantait. C’est pour cela que je l’ai reprise sur cet album.
Afrik.com : Êtes-vous toujours auteur pour d’autres artistes ?
Jacky Rapon : Malheureusement non car je voyage beaucoup et je n’ai pas le temps d’écrire pour d’autres chanteurs.
Afrik.com : Pour quand est prévu votre 6ème album ?
Jacky Rapon : Je ne sais pas. Je prends le temps de bien le préparer.
Afrik.com : Vous avez parcouru entre autres le Bénin, le Togo, le Cameroun, la Côte d’Ivoire… Quelle relation entretenez-vous avec l’Afrique ?
Jacky Rapon :C’est la terre mère, c’est le berceau de l’humanité. A chaque fois que je vais en Afrique, je suis comme un gamin qui est content d’aller chez sa mère. Dans tous les pays d’Afrique, l’accueil est le même. Pour moi, c’est une fierté d’y aller.
Afrik.com : Comment expliquez-vous le grand succès que vous avez là-bas ?
Jacky Rapon : Je pense que les gens aiment ma sincérité. Je suis quelqu’un d’entier. Je ne sais pas faire semblant que ce soit sur scène ou pas, et mon public le ressent. Il y a aussi le côté vrai de mes textes. Il n’y a pas de fiction dedans. Je raconte des histoires vécues, des histoires de tous les jours et ce sont des paroles faciles à retenir. J’aime la simplicité. Ce sont autant des raisons qui font que je suis bien apprécié là-bas.
Jacky Rapon : « Mi amor »
Afrik.com : Où résidez-vous actuellement ?
Jacky Rapon : Je suis un citoyen du monde. Je suis un peu partout, en Martinique, à Paris et beaucoup en Afrique.
Afrik.com : Il semblerait que vous souhaitiez vous installer au Mali…
Jacky Rapon : C’est vrai que j’ai envie de m’installer au Mali, ou à Ouagadougou (Burkina Faso). J’ai également envie d’aller à Lomé (Togo ndlr), mais mon choix n’est pas encore défini. Je pense que, de toute façon, ça sera en Afrique de l’Ouest. C’est vrai que Bamako (Mali) m’attire beaucoup, parce que j’y ai beaucoup d’amis et il y a une qualité de vie que j’aime bien. Beaucoup de gens me réclament là-bas.
Afrik.com : Vous êtes plus apprécié en Afrique qu’aux Antilles. Comment l’analysez-vous ?
Jacky Rapon : On dit que « nul n’est prophète dans son pays ». Chez nous aux Antilles, on banalise le zouk car c’est notre musique et on la connaît. Je suis connu et reconnu, mais pas adulé comme en Afrique, mais c’est la vie ! Je vais là où l’on me réclame. On me réclame en Afrique. On me réclame en Haïti, je suis parti aux Etats-Unis avec la communauté haïtienne. Il arrive qu’on me sollicite aux Antilles, mais beaucoup moins.
Afrik.com : Vous avez obtenu beaucoup de trophées en Afrique, notamment en Afrique du Sud et au Burkina Faso.
Jacky Rapon : J’ai eu l’occasion de fêter mes 15 ans de carrière en 2003 au Burkina Faso où j’ai eu le prix de la Reconnaissance. J’ai également reçu un Kunde d’Or en 2002, toujours au Burkina Faso, qui représente le prix du meilleur artiste antillais. J’ai été honoré en 2001, en Afrique du Sud et sous le parrainage du grand Nelson Mandela, d’un trophée de l’African music award (Kora) dans la même catégorie. Enfin, j’ai aussi eu en 1999 un Tamani d’or (Trophée musical national ndlr) au Mali.
Afrik.com : Vous travaillez aujourd’hui avec un nouveau producteur…
Jacky Rapon : Samuel Yandja est un ami de longue date. On s’est rencontrés à Lomé lors de ma première tournée. Le courant est passé et on s’est revu à Paris. C’est un homme qui a la niaque et il aime ma personne ainsi que mes œuvres. Il a voulu mener cette aventure avec moi. J’en suis vraiment heureux.
Afrik.com : Vous avez travaillé avec Oliver N’Goma qui est l’un des grandes références du zouk africain. Comment s’est passée la rencontre ?
Jacky Rapon : Très naturellement. Je suis parti à Libreville (Gabon ndlr) pour un spectacle. J’ai rencontré Oliver, il m’a dit qu’il aimait ma musique, et c’était réciproque. On s’est mis d’accord pour faire un morceau ensemble. Le moment venu, je l’ai appelé pour l’enregistrement de mon album. Il est venu de Libreville à Paris juste pour enregistrer « Helena ».
Afrik.com : Avez-vous une tournée de prévue pour la sortie de Intensité ?
Jacky Rapon : Je serai à l’Alysée Club, en région parisienne, le 5 juillet pour présenter ce nouvel album. Et je pars fin juillet en tournée à travers l’Afrique.