C’est Hervé Bourges qui représentera l’Organisation internationale de la Francophonie aux prochains Jeux Olympiques d’Athènes, en Grèce. Alors que les J.O retrouvent leur terre d’origine, le français compte bien occuper l’espace qui est le sien : celui, aux côtés de l’anglais, de langue officielle des Olympiades.
Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a choisi Hervé Bourges, le Président de l’Union de la Presse francophone (UPF), comme « Grand témoin francophone » pour les prochains Jeux Olympiques d’Athènes qui se tiendront, dans la capitale grecque, du 13 au 29 août 2004. Hervé Bourges sera certainement le témoin d’une langue française qui veut recouvrir « (sa) place réelle, […], celle qui lui revient en vertu de son statut officiel », dixit le Président Abdou Diouf, à la conférence de presse qui se tenait, ce jeudi, dans les locaux de l’institution. L’article 27 de la Charte Olympique stipule en effet que l’anglais et le français, la langue maternelle de Pierre de Coubertin, instigateur de l’évènement sportif, sont les langues officielles des J.O.
Opération de charme
Pourtant le français y fait piètre figure face à son homologue anglais. Comme partout sur le plan international. Les responsables de la Francophonie se sont, par conséquent, engagés dans une opération d’envergure pour redorer le blason de la langue de Molière. Notamment dans les institutions internationales. Les récents contacts du Président Abdou Diouf avec l’Union européenne et la démarche d’Athènes le confirment. Le secrétaire général de l’OIF, depuis février dernier, s’est ainsi rapproché des autorités grecques et notamment du comité grec d’organisation des J .O afin que le français soit visible et présent durant ces jeux d’été. Un pari déjà à moitié tenu du fait des efforts de la Grèce qui souhaite adhérer à l’OIF. Et quand on tient compte du dispositif qui a été mis en place par la Francophonie : une méthode multimédia pour apprendre le français; « Ta Galika stous Agones (le français aux Jeux), une brochure sur le « français, langue olympique »…. De même, un lexique trilingue anglais, français et grec des sports olympiques (jeux d’été), qui s’enrichit au fil des ans sera disponible.
Cependant, pour celui qui sera le représentant de la Francophonie à Athènes, Hervé Bourges, le français est aussi menacé en France. « Du fait d’une attitude passéiste et parce qu’il est souvent malmené dans la rue et jusqu’à l’école ». Selon l’homme de média, le français est la meilleure arme contre l’uniformisation des cultures que véhicule notamment la langue anglaise. Le sport saura-t-il contribuer au rayonnement du français ? « J’espère », répond Hervé Bourges qui reconnaît que le continent africain y participe déjà beaucoup. A noter que le président de l’UPF, en tant qu’observateur de la Francophonie et de la façon dont est perçu le français durant ces J.O d’Athènes, contribuera à enrichir une réflexion quant à la valorisation de cette langue dans l’Empire du Milieu, en 2008, lors des Jeux d’été de Pékin. En attendant, les dieux de l’Olympe ont intérêt à bien réviser leur français.