Un chauffeur de bus italien d’origine sénégalaise a pris en otage 51 collégiens hier, mercredi, alors qu’il les conduisait à Milan. Il a menacé de les tuer pour attirer l’attention sur le sort des migrants en Méditerranée après avoir répandu de l’essence dans l’autocar. Les enfants n’ont du leur survie qu’à une intervention rapide des carabiniers italiens alors que le bus prenait feu.
51 élèves du collège Vailati dans la ville de Crema, âgés de 12 à 13 ans sont passé très près d’un destin tragique hier dans la région de Milan en Italie. « C’est un miracle, cela aurait pu être un carnage. Les carabiniers ont été exceptionnels pour bloquer le bus et faire sortir tous les enfants », a déclaré à la presse le procureur de Milan, Francesco Greco, racontant que le scénario était digne « des films d’action américains ».
Le chauffeur, Ousseynou Sy, italien par mariage depuis 2004, avait des précédents judiciaires et avait été condamné à un an de prison avec sursis pour violence sexuelle et conduite en état d’ébriété. Un passif qui interroge pour quelqu’un amené à travailler au contact des enfants comme chauffeur !
L’histoire effectivement fait peur : arrêtant son bus Ousseynou Sy déclare « Personne ne sortira vivant ». Armé d’un couteau, il sort un bidon d’essence de 10 litres et le répand dans l’autobus, puis il distribue des liens en plastique aux adultes et leur ordonne d’attacher les jeunes collégiens. Mais il oublie de récupérer certains téléphones portables, permettant que l’alerte soit donnée. Les carabiniers vont arriver rapidement, bloquant le bus et, pendant que les premiers parlementent avec le chauffeur à l’avant du bus, Ousseynou Sy tenant un briquet allumé dans sa main menace de mettre le feu, d’autres carabiniers rentrent par l’arrière et commencent l’évacuation des enfants.
Au final, tous les enfants ont pu être sauvés et le preneur d’otages arrêté alors que le bus prenait feu et a été entièrement calciné ainsi qu’une voiture qu’il avait percuté.
Ousseynou Sy, âgé de 47 ans, a été interpellé sous les chefs de « prise d’otage, massacre et incendie » avec la circonstance aggravante de « terrorisme ». « Ce n’était qu’un geste démonstratif » a-t-il tenté de d’expliquer pour réfuter les accusation de terrorisme. Les enfants ont raconté qu' »Il a dit que les morts en mer sont la faute de Salvini et de Di Maio » [responsables politiques italiens, ndlr]. Il explique qu’il est seul responsable, qu’il ne voulait faire de mal à personne mais simplement fait un geste marquant les esprits pour que le monde entier soit au courant de ce qui se passe en matière de politique migratoire. Dans son idée, personne ne devait être blessé et il explique qu’il voulait emmener les enfants au Sénégal.