Soupçonné de radicalisation, l’ex-président de la mosquée d’Hautmont, Abderrahim Sayah, a été expulsé vers l’Algérie. Par ailleurs, l’imam Hassan Iquioussen, qui avait contesté son expulsion vers le Maroc, a vu toutes ses demandes jugées irrecevables.
L’imam Abderrahim Sayah était sous arrêté ministériel d’expulsion. Sur instruction du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, cet homme originaire d’Algérie, a été interpellé puis expulsé, mardi soir, vers son pays. Abderrahim Sayah est arrivé en France à l’âge de 5 ans et il est père de six enfants, tous des Français.
Abderrahim Sayah et sa contribution à la radicalisation
L’homme est fondateur, en 2014, de l’association cultuelle « Assalem ». Laquelle lui a donné la possibilité d’ouvrir la mosquée « As-Sunnah » de Hautmont. Seulement, depuis 2016, il est considéré comme le leader du salafisme sur le bassin de la Sambre. Il lui est reproché, entre autres, d’avoir contribué à la radicalisation d’un quartier de Maubeuge.
Conformément à mes instructions, M. Sayah, qui avait fait l’objet de condamnations pour menaces de mort, qui cautionnait les discours appelant à la violence armée, à la haine et à la discrimination, a été expulsé.
Merci @prefet59 pour sa mobilisation.
https://t.co/Cz4Csbuunl— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 14, 2023
Sa mosquée, réputée de « dispenser un islam salafiste wahabbite », comme le relève l’arrêté d’expulsion, avait été fermée en 2018. Dans son lieu de culte, Abderrahim Sayah aurait excellé dans des prêches qui prônent le djihad armé, appelant à la violence envers les juifs et les chrétiens. Son sermon était souvent suivi par des centaines de personnes.
Coupable de nombreux délits contre les institutions
Abderrahim Sayah est aussi accusé de fréquenter des personnes radicalisées, parmi lesquelles un djihadiste d’Hautmont présumé mort en Irak. Son arrêté d’expulsion mentionne par ailleurs que l’homme s’est rendu coupable de nombreux délits. Dont de récents, « spécialement dirigés contre les forces de sécurité et les institutions ». Ce qui lui a valu d’être interpellé et placé en centre de rétention administrative, depuis décembre dernier.
Cet homme est aujourd’hui expulsé vers l’Algérie. Une expulsion qui rappelle celle de l’imam Hassan Iquioussen, vers le Maroc. Laquelle décision a été prise, en janvier dernier, par la Belgique. D’ailleurs, ce jeudi 15 juin, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a déclaré irrecevable une requête déposée par l’imam marocain. Ce dernier avait fui la France vers la Belgique après un arrêté d’expulsion.
La requête de l’imam Hassan Iquioussen jugée irrecevable
Sauf qu’il sera par la suite expulsé vers le Maroc par Bruxelles. Il avait contesté cette décision d’expulsion, se fondant sur plusieurs articles de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme. Seulement, ce jour, les juges ont déclaré, à l’unanimité, que sa requête ne peut être recevable. Pour la CEDH, un requérant doit avoir épuisé tous les recours juridiques avant de penser la saisir.
Depuis sa naissance, en 1964, l’imam Hassan Iquioussen vivait régulièrement en France. Conférencier, il est marié à une Marocaine, elle aussi en situation régulière en France. L’homme a eu cinq enfants et seize petits-enfants. Sauf qu’il lui est reproché des propos jugés « contraires aux valeurs de la République ». Son arrêté d’expulsion a aussi été signé par le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022.