L’économie tunisienne se porte comme un charme : un chiffre record d’un milliard de dollars américains d’investissements étrangers et une croissance avoisinant les 6 %. Pourtant, selon le FMI et la Banque mondiale, le pays doit s’engager dans une politique de libéralisation accrue pour lutter plus efficacement contre le chômage.
L’année 2000 aura été une très bonne année pour l’économie tunisienne. La Tunisie a enregistré 6 % de taux de croissance et a reçu un milliard de dollars américains (1,4 milliards de dinars tunisiens) d’investissements provenant de l’étranger, un chiffre inédit dans l’histoire économique de ce pays. Le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale exhortent néanmoins la Tunisie à plus de libéralisation, pour lutter contre un chômage dont le taux avoisine les 16 % de la population active.
Les responsables de la bonne fortune tunisienne, en termes d’investissements, sont l’Union Européenne, les Etats-Unis et l’Asie. Par ailleurs, les chiffres du commerce extérieur sont en hausse, environ 15 % pour les exportations. Par contre, les importations ont augmenté ainsi que le déficit commercial.
Les rabats-joie : le FMI et la Banque Mondiale
Les positions de la Banque Mondiale et du FMI viennent quelque peu ternir la fierté des autorités tunisiennes devant ces chiffres. Les institutions de Bretton Woods estiment, en effet, qu’une plus grande libéralisation améliorerait les performances économiques de la Tunisie. Objectif à atteindre : réduire le taux de chômage. Selon le rapport Tunisie 2000 publié le 14 février 2001 par le FMI, le chômage chez les jeunes serait supérieur à la moyenne nationale, et c’est en direction de cette fraction de la population que l’effort le plus important reste à faire.
Pour les bailleurs de fonds, cette politique de libéralisation devrait passer par la finalisation de des rapprochements en cours avec l’Union Européenne (UE). L’UE est, depuis cette année, bénéficiaire d’une baisse des taxes à l’importation sur les produits agricoles. Une première pour la Tunisie. Le pays avait, jusqu’ici, exclu l’agriculture des négociations commerciales bilatérales, modus operandi de sa politique de libéralisation. De même, le FMI appelle la Tunisie à entamer une réforme au sein de sa fonction publique. La Banque Mondiale, quant à elle, suggère une accélération des réformes financières et notamment fiscales.