La Russie s’est, une nouvelle fois, positionnée contre une intervention militaire de la CEDEAO au Niger. L’institution veut rétablir le Président Mohamed Bazoum, victime d’un coup d’État, depuis le 26 juillet.
La Russie campe sur sa position. « Nous pensons qu’une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu’à une forte déstabilisation de la situation dans l’ensemble de la région du Sahara et du Sahel », a indiqué, ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué.
Éviter une nouvelle dégradation de la situation
Le mercredi 2 août, c’est la même position exprimée par les autorités russes, alors que la CEDEAO avait fixé un ultimatum qui expirait dimanche. « Nous considérons qu’il est extrêmement important de ne pas permettre une nouvelle dégradation de la situation dans le pays, nous pensons qu’il est urgent d’organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l’ordre », avait déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Réunis, hier, jeudi 10 août 2023, à Abuja, au Nigeria, les chefs d’État de la CEDEAO ont validé l’option militaire pour un retour à l’ordre constitutionnel au Niger. De son côté, l’ONU se dit « particulièrement préoccupé par les conditions dans lesquelles le Président nigérien Mohamed Bazoum, sa femme et son fils, sont arbitrairement détenus, qui se détériorent rapidement », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.
Activer et déployer la force en attente
La fille du Président Bazoum avait confié au Guardian que sa famille, détenue par les militaires putschistes, vit une situation « très difficile ». Si ses proches parents promettent de « continuer à se battre », le Président Mohamed Bazoum, lui, aurait déjà perdu 5 kilos, en raison d’une mauvaise alimentation. Pire, le chef de l’État, toujours selon sa fille, n’a pas pu voir son médecin. Des conditions de détention que dénonce l’ONU.
Demain, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest se réuniront au Ghana. Après la réunion de ce samedi, ils feront part aux chefs d’État des pays membres de, la CEDEAO « des meilleures options » pour activer et déployer la « force en attente ».