Le projet WACS touche au but. Le câble sous-marin de fibre optique déployé par l’opérateur MTN va relier l’Europe à l’Afrique du Sud lundi prochain. Cette nouvelle connexion s’ajoute aux autres câbles déjà présents sur la côte ouest africaine, qui permettent le développement du haut-débit sur le continent.
Les connexions lentes pourraient bientôt n’être qu’un mauvais souvenir. Avec ses 14 000 kilomètres de câble qui fourniront près de 5 120 Megabits par seconde, le projet WACS deviendra, lundi, la plus grande installation de ce type en Afrique. WACS – pour West African Cable System – devrait apporter 23 % d’accès supplémentaires à Internet sur le continent. Il atteindra lundi la ville du Cap en Afrique du Sud après quinze points de raccord le long du chemin. Il est développé par un consortium africain avec, à sa tête, le groupe sud-africain MTN. Sa mise en service est prévue au courant du second trimestre 2011. Son concurrent également en construction se nomme ACE. Il est développé par le français Orange et offrira à plus de vingt-??cinq pays d’Afrique et d’Europe de l’Ouest l’interconnexion au réseau mondial par le haut débit courant 2011.
Mais l’eldorado de l’Internet africain est plus ancien. Depuis 2009, la capacité internet en fibres optiques à déjà été multipliée par 300. Le premier câble, baptisé Sat-3/Wasc date de 2001. Développé par plusieurs investisseurs dont France Telecom et le Sud Africain Telkom Group, il lie le Portugal à l’Afrique du Sud en passant par onze points de raccords le long de la côte ouest africaine, essentiellement dans le Golfe de Guinée. Ce développement de la fibre optique s’est accéléré en 2010 avec la mise en service, à l’ouest, de deux nouveaux câbles. Globacom, le deuxième plus ancien opérateur du Nigeria, a posé 9 500 kilomètres de fibres optiques, du Nigeria au Sénégal, pour son réseau GLO1, tandis que MaIN One, mis en œuvre par le suisse Tyco Telecommunications, relie le Portugal au Nigéria, avant de se prolonger jusqu’en Afrique du Sud.
A l’est du continent, quatre câbles se partagent le marché de la fibre optique, dont le plus important, Seacom, développé par plusieurs firmes africaines. Ils sont majoritairement reliés au pays du Golfe.
Enjeu majeur du continent
Malgré ces récents travaux, l’Afrique reste le continent le moins bien équipé pour naviguer sur le Web. Auparavant, il fallait compter sur des liaisons satellite très lentes et très couteuses pour pouvoir surfer. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que le coût moyen d’une connexion haut débit en Afrique subsaharienne est d’environ 80 euros pour 110 kilobits/seconde, soit un prix 10 fois plus élevé que dans les pays du Nord. Les deux derniers câbles sous-marins permettront de réduire ce coût de 90 %, selon leurs promoteurs.
Le développement de la fibre optique devrait contribuer à accélérer la croissance de l’Afrique. Une étude de la Banque mondiale démontre que chaque tranche de 10% de connexion à haut débit d’un pays se traduit par une augmentation de 1,21% du PNB dans les pays développés et de 1,38% dans les pays en développement.