Le projet de loi visant à interdire le droit de grève aux magistrats béninois perd du terrain avec les réticences de trois députés.
45 au départ, ils ne sont désormais plus que 42 députés à vouloir priver les magistrats béninois de leur droit de grève. Parfait Houangni est le dernier à rejoindre les députés Nazaire Sado et Cyriaque Domingo qui se sont rétractés après avoir apposé leurs signatures au bas de la proposition de loi introduite à l’Assemblée nationale, rapporte La Presse du jour.
Ce projet de loi visant à empêcher les magistrats de jouir des droits reconnus par les articles 25 et 31 de la Constitution béninoise du 11 décembre fait polémique. D’autres désistements seraient à venir. Il semblerait que l’affichage de la liste des signataires de cette fameuse proposition de loi dans les tribunaux serait à l’origine de ces désistements en cascade. Et à l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu que le député Djibril Débourou et certains de ses collègues, qui ont proclamé le 30 juin qu’ils iront jusqu’au bout, risquent de se retrouver en minorité pour défendre ce projet.
L’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) ont vivement contesté cette proposition de loi. Selon un communiqué de l’UNAMAB, publié mi-juin, le vote d’une telle loi violerait les dispositions de la Constitution béninoise qui stipule, en son article 31, que « l’Etat reconnaît et garantit le droit de grève ». Après trois mois de grève sans négociations, l’UNAMAB a renoué avec un mouvement de grève de 72 heures par semaine, depuis le 20 mai dernier.
« Du 20 mai 2014 à ce jour, le gouvernement, respectueux de sa tradition, n’a pas invité le Bureau exécutif de l’UNAMAB à une table de négociations. En lieu et place d’un dialogue franc et sincère sur la correction des irrégularités contenues dans les différentes nominations et la sécurité des magistrats, c’est une proposition de loi visant à supprimer aux magistrats leur droits de grève qui se trouve en gestation », souligne le communiqué.