Intenses concertations autour de la crise politique en Mauritanie


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Les autorités militaires, la classe politique mauritanienne et les émissaires de l’Union africaine (UA), de la Ligue arabe et des Nations unies ont mené au cours des dernières heure d’intenses consultations autour de la crise politique et institutionnelle qui prévaut dans le pays, après le coup d’Etat militaire du mercredi 6 août dernier, a-t-on constaté.

Le président du Haut Conseil d’Etat (HCE) et nouvel homme fort du pays, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu successivement, au cours des dernières 24 heures, Ahmed Ben Hilli, Secrétaire général-adjoint de la Ligue arabe, Said Djinit émissaire de l’ONU et Ramadan Lamamrana, envoyé spécial de l’Union africaine.

A ces trois émissaires, le général Aziz a exposé les raisons du mouvement de redressement du mercredi dernier et la volonté de préserver le système démocratique en Mauritanie.

Il a, par ailleurs, promis la tenue d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais possibles et rassuré sur l’état de santé du président renversé.

Les émissaires spéciaux ont également eu des entretiens avec les partis politiques dont certains ont proclamé leur soutien aux nouvelles autorités.

L’opposition démocratique (reconfigurée après le 6 août 2008), notamment le Rassemblement des forces fémocratiques (RFD), l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la réconciliation (AJD/MR), Hatem…ont plaidé pour des garanties en faveur d’un retour rapide à une vie constitutionnelle normale et la tenue d’élections.

Le Front national pour la défense de la démocratique (regroupant désormais cinq partis de la majorité sous le président renversé) exige le rétablissement de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dans ses prérogatives. Il suggère également des garanties en faveur des membres de la junte, déclare à la PANA Mustapha Ould Badredine, député de l’Union des forces de progrès (UFP).

Le général Aziz explique les raisons du coup d’Etat en Mauritanie

Le nouveau chef de l’Etat mauritanien a affirmé que le pays était «sur le point de sombrer dans l’abîme» à la veille du coup d’Etat de mercredi dernier conte le régime du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

S’exprimant au cours d’un entretien exclusif diffusé dimanche par la chaîne qatarie Al-Jazira, il a accusé son prédécesseur d’avoir « accumulé des erreurs au plan politique, économique et social ».

« Il était devenu l’otage de lobbys peu soucieux de l’intérêt du pays de sorte que la gabegie et la corruption se sont répandues et la sécurité ébranlée », a affirmé le général Aziz, déplorant « un blocage des institutions ».

Selon le chef de la junte, cette attitude « dénote d’une intention claire (du président Abdallahi) de pervertir la démocratie ».

Il a indiqué que l’objectif du coup d’Etat est de « sauver la démocratie et d’organiser au moment opportun une élection présidentielle libre et transparente ».

Le général a promis une solution à tous les problèmes hérités du pouvoir déchu, saluant l’excellence des relations entre la Mauritanie et ses voisins.

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