Le Maroc subit de fortes intempéries. Le bilan est lourd : depuis mardi, le débordement du fleuve Oued Beht a tué quatorze personnes, à la suite de l’effondrement de leurs habitations, et des centaines de familles sont sans abri. Outre les pertes humaines et les dégâts matériels, le royaume chérifien craint pour son agriculture. Depuis le début de l’année, la plaine du Gharb a enregistré 600 mm de pluies contre une moyenne de 300 mm pour l’année 2008.
De violentes intempéries se sont abattues au Maroc. Six membres d’une même famille ont été tués, jeudi, dans l’effondrement de leur maison qui s’est écroulée sous le poids de la neige, à Aït Abdi, dans la région d’Azilal, au centre du pays. Ce qui porte à 14 le nombre de personnes tuées dans les mêmes circonstances, au Maroc.
Des centaines de familles sont sans abri dans la région du Gharb après le débordement, dans la nuit de lundi à mardi, de l’Oued Beht, sur environ 6000 hectares, à 70 km au nord-ouest de Rabat, la capitale marocaine. Ce débordement fait suite à de fortes précipitations. « Depuis le début de l’année, la région a enregistré 600 mm de pluie contre 300 mm pour l’année 2008 », indique Kamel Bennouna, développeur à l’Office régional de mise en valeur (ORMVAG) du Gharb, joint par Afrik.com. Au total, Les inondations ont détruit 300 maisons, quatre écoles et un hôpital, a précisé, mercredi, le ministère de l’Intérieur marocain. Il a ajouté que plus de 400 tentes et 4000 couvertures ont été mises à la disposition des populations concernées.
Les dangers des intempéries pour l’agriculture
Outre des dégâts humains et matériels, des dizaines de milliers d’hectares ont été innondés par les pluies de ces derniers jours dans la plaine du Gharb. « Les fortes précipitations ont submergé plus de 56.000 hectares », a déclaré à l’AFP, Abdelaziz Bousraref, un responsable de l’ORMVAG de Kénitra, le chef lieu du Gharb. « Pour l’heure, on ne peut pas se prononcer sur les dégâts causés par les intempéries. On peut juste dire que des cultures notamment la canne à sucre, les betteraves ont été endommagées et que les agriculteurs vont privilégier les cultures de printemps », explique le développeur de l’ORMVAG du Gharb.
Le mauvais temps qui devrait durer jusqu’à samedi sur le nord et le centre du pays, avec des chutes de neige sur les montagnes du Haut et Moyen-Atlas ne permet pas de donner des informations définitives. Si certaines superficies ont été totalement perdues, d’autres, selon Kamel Bennouna, pourront être sauvées, grâce « à de l’engrais et de l’azote ».
Les conséquences des intempéries sur l’agriculture de la plaine ne seraient pas catastrophiques. « L’eau des marécages s’est infiltré dans le sol et alimente, de ce fait, la nappe phréatique. Les barrages sont remplis. C’est un point positif pour l’agriculture », précise le développeur. La plaine avait connu plusieurs années de sécheresses consécutives, réduisant le rendement des cultivateurs qui, eux, « préfèrent les crues de ces derniers jours à la sécheresse ». « La montée des eaux était un phénomène fréquent dans la région avant la construction en 1998 du barrage d’El Ouadha. Les agriculteurs savent bien gérer ce genre de situation ».
Pour l’heure, une partie du Maroc est toujours sous la pluie et la neige. Et la météo n’est pas très optimiste pour ces prochains jours, ce qui risque d’envenimer la situation.