Si l’Afrique est aujourd’hui encore en marge du développement de la mondialisation, elle n’en garde pas moins un potentiel important. Pour que le continent puisse tirer profit de ce processus, l’OCDE et le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest organisent à Dakar, du 23 au 26 avril prochain, une conférence internationale sur le commerce et l’investissement.
La mondialisation de l’économie, phénomène contesté mais néanmoins très réel, se traduit par un décloisonnement des marchés et leur interdépendance croissante. Si l’Afrique a bénéficié d’une augmentation importante des investissements étrangers, la progression de ces flux est restée inférieure à la moyenne mondiale et s’est concentrée sur un petit nombre de pays. De même, la croissance des exportations de l’Afrique sub-saharienne (+5% l’an entre 1987 et 1997) est restée très inférieure à l’augmentation mondiale (+9% l’an). Pourtant, le potentiel de croissance de l’Afrique est bien présent et les études de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) montrent qu’il existe une forte attente des entreprises mondiales pour investir sur le continent.
Un des objectifs du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement en Afrique) est de favoriser la mobilisation des investissements étrangers pour encourager le transfert de technologie, l’emploi et le développement. C’est dans ce cadre que le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest a convaincu l’OCDE d’apporter au Nepad une expertise en matière de commerce.
Une conférence pour quoi faire ?
Il est bien entendu légitime de se demander si les quatre journées prévues à Dakar du 23 au 26 avril ne seront pas qu’une conférence de plus sur le développement de l’Afrique, un énième colloque sans conséquences pratiques. Le programme, centré sur les rapports entre commerce, réglementation et investissement, sera partagé en trois grands axes : la vision nationale, la dimension régionale particulière au continent africain et la dimension multilatérale qui va s’imposer à l’Afrique dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). La dernière journée devant être consacrée à la restitution des travaux aux chefs de gouvernements africains et, espérons-le, à des propositions concrètes.
L’idée-phare de cette conférence, et sa raison d’être, est que l’Afrique ne peut échapper au processus de mondialisation de l’économie. Actuellement, elle le subit alors que sa richesse en matières premières, en hommes et en compétences devrait au contraire lui permettre de l’utiliser à son profit. L’OCDE souhaite apporter son expérience sur la façon dont se construit une économie de marché, sur les réglementations à mettre en place, ou celles à supprimer. Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, de son coté, apporte sa connaissance du continent africain, ses contacts et ses réseaux afin que les idées et propositions qui pourraient ressortir de cette conférence soient adaptées à l’Afrique.
Enfin, autre bonne nouvelle, dans ses débats, la conférence prendra en compte l’économie informelle (incontournable sur le continent). A partir de ces bases, tout est en place pour que l’on puisse assister à des échanges intéressants et productifs et, pourquoi pas, à la mise en place de nouvelles briques dans le processus de développement du Nepad.