Lors du sommet des BRICS à Kazan, un événement marquant a eu lieu : le Nigeria a été intégré en tant que pays partenaire à ce groupe d’économies émergentes. Une décision annoncée par le gouvernement brésilien, actuel président tournant de l’organisation. Ce statut marque une étape dans les relations économiques et politiques mondiales, et réaffirme l’importance croissante des pays africains dans les échanges internationaux.
Cette adhésion place le Nigeria aux côtés de nations comme la Biélorussie, la Bolivie et la Malaisie, consolidant ainsi le rôle des BRICS comme un acteur clé du rééquilibrage des relations internationales.
Les BRICS : un bloc en expansion
Formé des cinq grandes économies émergentes – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud –, le groupe des BRICS s’est forgé comme une plateforme de coopération pour contrer l’hégémonie des pays occidentaux dans les affaires mondiales. Son objectif principal est de favoriser la coopération Sud-Sud, c’est-à-dire renforcer les liens entre les pays du Sud global, souvent marginalisés dans le système international. Le bloc aspire à réformer la gouvernance mondiale, en particulier dans des institutions comme le FMI ou la Banque mondiale, afin d’assurer un système économique plus équitable.
L’expansion des BRICS en 2024, avec l’ajout du Nigeria et d’autres pays partenaires, montre un désir de diversification et d’élargissement de son influence au-delà de ses membres fondateurs. Le bloc se positionne ainsi comme un acteur incontournable dans les discussions internationales concernant la redistribution du pouvoir économique et politique, notamment face aux grandes puissances occidentales.
Le Nigeria : un poids lourd économique et démographique
Avec une population de 220 millions d’habitants, le Nigeria est de loin le pays le plus peuplé d’Afrique et l’une de ses économies les plus dynamiques. Le pays possède également des ressources naturelles abondantes, notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l’agriculture, et représente un moteur essentiel pour l’économie du continent. Son inclusion dans les BRICS en tant que partenaire s’inscrit donc parfaitement dans la logique de l’organisation : étendre son réseau de coopération avec des nations influentes au niveau régional et global.
Le Nigeria, bien qu’il ne soit pas encore membre à part entière du groupe, bénéficie déjà de plusieurs avantages grâce à son nouveau statut. Il peut désormais participer activement aux discussions économiques, diplomatiques et politiques du bloc, tout en accédant à des opportunités d’investissements et de partenariats commerciaux avec les autres pays membres des BRICS. Cela pourrait, à terme, aider le Nigeria à moderniser ses infrastructures, développer ses secteurs industriels et agricoles, et diversifier son économie, encore largement dépendante du pétrole.
Un impact sur la coopération Sud-Sud
L’intégration du Nigeria symbolise également une avancée importante pour la coopération Sud-Sud, qui constitue le pilier des BRICS. Historiquement, les relations économiques entre l’Afrique et le reste du monde ont souvent été déséquilibrées, avec un modèle axé sur l’exportation de matières premières sans réelle transformation locale. Les BRICS cherchent à inverser cette dynamique en proposant un modèle de coopération qui favorise la diversification des économies et le développement durable.
Le Nigeria, grâce à son poids économique, peut jouer un rôle clé dans cette réorientation. Par exemple, la coopération avec la Chine, la Russie et l’Inde pourrait faciliter l’accès du Nigeria à des technologies de pointe, de nouvelles pratiques agricoles ou encore des investissements dans le secteur des énergies renouvelables. À long terme, cette collaboration pourrait non seulement favoriser la croissance économique du Nigeria mais aussi stimuler le développement de toute la région subsaharienne.