L’espoir d’une humanité en faillite repose sur l’éducation des enfants. La menace d’un chaos à l’échelle planétaire pèse sur nous. Ses messagers sont la pollution atmosphérique, le terrorisme, la prolifération des marchés criminels d’armes, de drogues et d’êtres humains traités comme des marchandises.
José Carlos García Fajardo *
L’espoir d’une humanité en faillite repose sur l’éducation des enfants. La menace d’un chaos à l’échelle planétaire pèse sur nous. Ses messagers sont la pollution atmosphérique, le terrorisme, la prolifération des marchés criminels d’armes, de drogues et d’êtres humains traités comme des marchandises.
Que le monde ne soit plus commandé par les dirigeants politiques c’est un fait admis avec un naturel qui effraye. Les grands intérêts décident et les dirigeants exécutent. Les valeurs ne priment plus et on ne reconnaît pas non plus les repères éthiques universels. Règnent la force, les bilans et la rentabilité dans les plus brefs délais.
N’ayant pas respecté des peuples organisés en nations et en États, les nouveaux pouvoirs hégémoniques reproduisent les conduites des autocrates qui avaient détruit d’immenses territoires au nom d’idéologies perverses présentées comme panacées face à l’obscurantisme des religions, des morales et des traditions archaïques.
Devant ce panorama qui nous envahit par les moyens de communication, nous sommes tentés tantôt par l’evasion, tantôt par nous enfermer sur nous mêmes dans des toiles d’araignées qui nous isolent, nous dénaturent et nous vident.
Face à ces réalités, s’imposent la dénonciation bien fondée et une contribution par des propositions alternatives. Parce qu’un Autre Monde Est Possible et Nécessaire, et nous en sommes tous responsables.
A cette interpellation, chaqu’un doit répondre par les moyens dont il dispose. Dans du concret , sans nous perdre dans des lamentations stériles, mais sans abandonner non plus une lutte dans laquelle nous risquons nos vies et la survie de la planète.
Les organisations de la société civile ont compris qu’elles ne peuvent pas être utilisées comme sapeurs pompiers ni comme instruments au service de politiques létales. Notre rôle s’insère dans le tissu social, dans ces cellules qu’il est nécessaire de régénérer pour qu’elles revitalisent tout l’organisme. Comme ce médecin qui, pendant la Première Guerre Mondiale, avait eu l’inspiration de couper des bandes de peau des fesses des patients brûlés par les bombes de phosphore pour les ensemencer par petits morceaux sur les zones brûlées. Chacune se reproduisait suivant sa propre dynamique.
Nous pouvons agir efficacement sur les enfants des sociétés les plus exploitées. Il n’est pas question qu’ils perdent leur d’identité mais qu-ils redeviennent les axes de la Renaissance sociale pour leurs communautés.
Si nous ne pouvons pas influencer les marchés contrôlés par le pouvoir, nous pouvons au moins étendre des noeuds de rencontre dans des réseaux de solidarité en réponse à l’injustice sociale que nous avons acceptée comme chose naturelle, quoi qu-il s’agisse en réalité d’une monstruosité qui comporte la destruction de tout ce que l’évolution dans la Terre a apporté d’humain.
Il n’y a pas un plan général ni une politique universelle, mais des activités concrètes dans des endroits précis. Il y a des projets d’écoles rurales pour des enfants dans leur première enfance qui peuvent agir comme éléments révolutionnaires des sociétés dans lesquelles elles fonctionnent.
Les enfants vont à ces écoles rurales qui mettent en contact des gens de différentes communautés.
Ce sont ces enseignements dispensées qui inculquent les valeurs conquises par le progrès mondial depuis ses traditions, sources de savoirs enracinés.
Apprendre à lire et à écrire, recevoir les soins sanitaires nécessaires, pratiquer l’hygiène la plus élémentaire, mettre en rapport et partager pour ne pas être esclaves d’abandons séculaires.
Ces centres agissent déjà comme intégrateurs dynamiques de la société depuis la première enfance. Les parents, ainsi que le reste de la famille, sont interpellés par ces réalités dont les réalisations peuvent être vérifiées chaque jour. Les centres dynamisent des réunions de parents, promeuvent des activités, proposent des améliorations dans l-agriculture, la santé, les communications et les relations.
Les enseignants, les éducateurs et le personnel sanitaire sont tous des autochtones qui assurent les programmes d’éducation permanente dans leurs langues et traditions. Le personnel de la contrepartie de la société civile qui promeut et soutiennent ces projets se limite à servir et contrôler le développement des programmes.
Ces projets sont en marche et ne requièrent pas d’immenses ressources économiques. Il s’agit pas non plus d’utopies irréalisables. A moins que nous comprenions une fois pour toutes que nous avons été victimes d’une tromperie collective, qui a confondu la valeur avec le prix, et qui a oublié la grandeur de l’être humain au bénéfice d’un développement inhumain qui porte en son sein les germes de sa destruction, qui est aujourd’hui possible dans une humanité inter reliée.
L’espoir est possible si nous ouvrons les yeux et nous nous laissons interpeller par les exigences d’une nature aujourd’hui réellement menacée.
* Professeur de Pensée Politique de l’Université Complutense de Madrid (UCM) et Directeur du CCS (Centre de Collaborations Solidaires)
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