Après la tuerie enregistrée, il y a juste quelques jours dans une école de Kumba, dans le Sud-Ouest camerounais, c’est à un enlèvement d’au moins six enseignants qu’on a assisté, mardi, dans une école de la ville de Kumbo. L’insécurité atteint des proportions inquiétantes. Et ça dure depuis 2017.
10 jours après la tragédie de Kumba, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, alors que le massacre de 7 écoliers est encore frais dans les mémoires, c’est au tour de la ville de Kumbo, située dans l’autre région anglophone du pays, le Nord-Ouest, que l’on enregistre une autre intervention d’hommes armés. Dans la matinée du mardi 3 novembre, aux environs de 10 heures, des hommes lourdement armés, à en croire les témoins, ont fait irruption dans l’école primaire presbytérienne de Kumbo.
S’étant d’abord pris à des dizaines d’élèves âgés de 4 à 12 ans, ainsi qu’aux enseignants, ils ont fini par emmener les enseignants laissant les apprenants à qui ils auraient enjoint de ne plus remettre les pieds à l’école. Au total entre 6 et 11 enseignants ont été kidnappés, le nombre exact variant selon les sources. Les ravisseurs attendent le versement d’une rançon avant leur libération.
L’insécurité est devenue un réel problème de société dans le NOSO (Nord-Ouest Sud-Ouest), les deux régions anglophones où la crise séparatiste a entraîné, depuis 2017, un conflit entre l’armée camerounaise et les miliciens. Les kidnappings sont devenus très fréquents dans ces deux régions en proie à des exactions régulières commises sur les civils, tant par les miliciens que par les forces de l’ordre.
Et tout ceci se passe dans une quasi-indifférence du premier responsable du Cameroun, le Président Paul Biya, dont la réaction tardive à la suite de la tuerie de Kumba a été d’ailleurs vivement critiquée.