Le Maroc se trouve confronté, depuis plusieurs années, à une augmentation persistante du taux de chômage, touchant principalement les jeunes et les diplômés. Une réalité exacerbée par la crise sanitaire de 2020. Les derniers chiffres publiés aujourd’hui, avec une nouvelle hausse portant le taux de chômage à 13,7%, posent un défi crucial pour le royaume.
Selon les dernières données du Haut Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage au Maroc a atteint 13,7 %, au premier trimestre de l’année 2024. Cela représente ainsi une hausse de 0,8 point par rapport à la même période en 2023. Cette augmentation est plus marquée en milieu urbain (taux de chômage de 17,6%) qu’en milieu rural (6,8%). Le nombre de chômeurs s’élève désormais à 1 580 000 personnes, dont 630 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans. Une proportion de jeunes qui est inquiétante.
Les raisons de cette augmentation sont multiples :
En premier lieu, le Maroc n’a toujours pas digéré l’impact de la pandémie de Covid-19. En effet, la crise sanitaire a eu des répercussions sur l’économie marocaine, entraînant la fermeture de nombreuses entreprises et la suppression d’emplois. Le secteur du tourisme notamment avait été fortement touché, même si la situation depuis c’est largement améliorée.
Plus problématique à moyen terme, le décalage entre les formations et les exigences du marché du travail qui persistent. Le système éducatif marocain ne parvient pas toujours à former des diplômés correspondant aux besoins concrets des entreprises. C’est ce qui explique le taux de chômage particulièrement important chez les jeunes. En effet, les employeurs marocains manifestent souvent de la réticence à embaucher des jeunes diplômés, qu’ils jugent peu expérimentés et mal préparés. Pourtant, la dynamique démographique avec une population très importante arrivant sur le marché du travail va continuer à accentuer ce décalage, dans les prochaines années.
Promotion de l’entrepreneuriat
Face à cette situation préoccupante, les autorités marocaines ont déployé plusieurs initiatives pour lutter contre le chômage. Notamment, le gouvernement encourage la création d’entreprises pour les jeunes en leur offrant un soutien financier et des formations adaptées. En outre, une réforme du système éducatif est en cours pour mieux répondre aux exigences des entreprises.
La lutte contre le chômage demeure un défi majeur au Maroc. Si la reprise économique post-crise sanitaire et le retour des touristes permet de générer des emplois, il est nécessaire de s’attaquer aux racines du chômage afin d’en garantir une réduction durable, notamment chez les jeunes.