Inondations au Niger : un bilan humain et matériel dramatique


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Inondations au Niger
Inondations au Niger

Le Niger fait face à des inondations particulièrement dévastatrices cette année. Au 20 septembre, le bilan des victimes s’élève à 322 morts, avec de nombreux blessés et plus d’un million de personnes affectées à travers le pays. Selon le Colonel-major Salissou Mahaman Salissou, ministre des Transports et vice-président du comité interministériel de gestion des inondations, « 322 vies humaines ont été perdues à l’échelle nationale ».

Les dégâts matériels sont tout aussi alarmants. « Nous avons de nombreux blessés, et nos compatriotes ont perdu leurs maisons et des animaux », a précisé le ministre. Il a également indiqué que 1 174 000 personnes sont touchées et nécessitent une aide d’urgence. Les secours sont pour l’instant organisés avec les moyens propres de l’État, mais les besoins continuent de croître.

Des infrastructures ravagées et une rentrée scolaire retardée

Les inondations, causées par des pluies torrentielles, ont touché les huit régions du Niger4. Plusieurs routes ont été coupées, et de nombreuses écoles ont été soit endommagées, soit transformées en abris pour les sinistrés. En réponse, le gouvernement a décidé de reporter la rentrée scolaire, initialement prévue pour le 2 octobre, au 28 octobre. Ce n’est pas la première fois que le Niger fait face à une telle catastrophe, et les conséquences des inondations continuent d’aggraver la situation humanitaire.

En 2020, des inondations avaient déjà causé la mort de plus de 70 personnes et touché près de 350 000 habitants. La capitale Niamey avait été sévèrement impactée par les crues du fleuve Niger, obligeant des milliers de familles à évacuer. Ces phénomènes récurrents mettent en lumière la nécessité de renforcer la prévention et la résilience face aux changements climatiques dans le pays.

Des inondations récurrentes à travers l’Afrique

Le Niger n’est pas le seul pays africain à être gravement touché par des inondations ces derniers mois. En Afrique de l’Ouest, le Tchad a également été frappé par des inondations massives au début de l’année 2023, causant la mort d’au moins 22 personnes et déplaçant plus de 150 000 habitants. Des villages entiers ont été engloutis, et des milliers de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance. Le gouvernement tchadien a dû déclarer l’état d’urgence et solliciter l’aide internationale pour venir en aide aux sinistrés.

En Afrique de l’Est, la Somalie a également subi de lourdes conséquences liées aux pluies torrentielles. En mai 2023, des inondations causées par des pluies de saison ont tué plus de 20 personnes et déplacé plus de 200 000 autres. Certaines des régions les plus touchées, comme celles de Beledweyne, ont vu des milliers de maisons submergées. La vulnérabilité accrue de ces populations est exacerbée par les conflits en cours et la sécheresse prolongée, suivie de pluies dévastatrices.

L’intervention internationale en soutien aux pays sinistrés

Face à la multiplication des catastrophes climatiques en Afrique, la communauté internationale s’est progressivement mobilisée. L’Organisation des Nations Unies (ONU) et ses agences humanitaires, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ont redoublé d’efforts pour fournir des secours aux populations affectées par les inondations.

L’Union Européenne (UE) finance des programmes de réponse d’urgence dans plusieurs pays, dont le Niger, le Tchad et la Somalie. Des envois d’aide humanitaire, comprenant de la nourriture, des tentes, des médicaments et des équipes médicales, ont été organisés pour atténuer les souffrances des sinistrés. L’UE s’engage également dans des projets de renforcement des capacités de résilience face aux catastrophes naturelles, dans le cadre de son initiative pour l’adaptation au changement climatique en Afrique.

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