
Suite aux pluies diluviennes qui ont frappé la ville de Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril, causant la mort de dizaines de personnes et dévastant plusieurs quartiers, le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est rendu ce lundi au stade Tata-Raphaël pour témoigner sa solidarité envers les sinistrés et réaffirmer l’engagement de l’État à leur venir en aide.
Les sinistrés des inondations entraînées par les dernières pluies à Kinshasa se comptent par centaines et ont pour l’instant trouvé refuge au stade Tata-Raphaël, pour l’essentiel. C’est là même que le Président Tshisekedi leur a rendu visite.
Plus de mille sinistrés accueillis
Accompagné de la première dame, Denise Nyakeru, le Président congolais a visité la salle omnisports du stade Tata-Raphaël, temporairement transformée en centre d’hébergement par la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT). Sur place, plus de 1050 personnes ayant tout perdu à cause des inondations ont trouvé refuge. Dans un discours prononcé en lingala, le Président Tshisekedi a adressé un message fort de compassion, demandant aux sinistrés de garder espoir : « Ne soyez pas dans la détresse, car votre gouvernement existe et ne vous abandonnera pas. Vous serez bientôt servis en nourriture. Les autorités de la ville-province de Kinshasa ne vous abandonneront pas jusqu’à ce que vous soyez retournés dans vos milieux de vie dans la joie », a-t-il déclaré.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, les inondations et érosions causées par les fortes pluies ont provoqué 33 décès — dont 23 recensés le 5 avril et 10 le 6 avril — et plus de 200 ménages touchés dans les communes de Limete, Matete, Masina, Mont-Ngafula, Ngaliema et Barumbu. Par ailleurs, 14 communes de la capitale se retrouvent privées d’eau potable à la suite des dommages subis par la station de captage de la rivière Ndjili. La route nationale n°1 reliant Kinshasa à Matadi a également été sérieusement endommagée.
Dispositif d’urgence activé
Pour faire face à cette urgence, le gouvernement a mis en place une cellule de gestion de crise supervisée par le ministère de l’Intérieur. L’armée, la Direction générale des migrations, la régie des voies fluviales et la Direction générale des douanes ont été mobilisées pour l’évacuation des zones submergées et le transport des populations sinistrées. Lors de sa visite, le Président Tshisekedi a souligné la nécessité d’un changement de comportement de la population en matière d’assainissement : « Ce qui nous est arrivé est dû aux ordures que nous jetons partout et qui obstruent les canaux de ruissellement des eaux. Ce qui nous est arrivé nous apprend le respect et l’application des règles d’assainissement ainsi que la gestion des ordures ».
Dans cette même logique, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Crispin Mbadu, a annoncé plusieurs mesures structurelles :
- curage immédiat des canaux et cours d’eau ;
- lancement d’une campagne de démolition des constructions anarchiques ;
- obligation d’un plan d’urbanisme approuvé pour toute nouvelle occupation du sol ;
- création de la Commission nationale de lutte contre les occupations anarchiques.
Le ministre a insisté sur la responsabilité collective dans la préservation des espaces publics et la nécessité de sensibiliser les citoyens aux risques liés aux constructions illégales.
Interpellation du gouvernement au Parlement
Pendant que le gouvernement se mobilise, une question orale avec débat est introduite à l’Assemblée nationale par le député national Augustin Matata Ponyo. Ce dernier exige de la part de la Première ministre, Judith Suminwa, des explications sur la gestion de la crise et sur les mesures durables envisagées pour prévenir de telles catastrophes à l’avenir. « Il est impératif que la représentation nationale soit informée par le gouvernement, non seulement sur les mesures prises, mais aussi sur les solutions structurelles pour l’avenir », a souligné Matata Ponyo.