L’excellent site marocain Menara Technologies présente une analyse de la journaliste Fawzia Talout sur l’accès aux nouvelles technologies de l’information. Le rapport entre la richesse des pays et la propagation du savoir parmi les individus y apparaît clairement.
» A supposer que nous réduisions la population mondiale à 1 000 habitants, nous pouvons évaluer à 650 le nombre de personnes n’ayant pas le téléphone, 500 ne l’ayant jamais utilisé, 335 analphabètes, 33 n’ayant pas accès aux soins ni à l’eau potable. 330 personnes sont des enfants, 10 ont un diplôme et seulement une personne possède un ordinateur. » Fruit d’une réflexion du spécialiste M.L. Irving, ce décompte est repris par Fawzia Talout, journaliste et directrice exécutive du projet » Femmes euroméditerranéennes « , dans l’analyse qu’elle consacre au » fossé numérique » sur le site marocain Menara Technologies.
Dans l’ordre des inégalités de développement, Fawzia Talout introduit une nouvelle distinction entre » info-riches » d’une part et » infos-pauvres » de l’autre. Car l’accès aux infrastructures de communication conditionne largement la capacité des » citoyens à s’associer aux mutations engagées « . Quand un foyer américain sur quatre dispose de l’Internet, la proportion s’effondre à un foyer sur quatre mille dans le cas de l’Afrique, explique la journaliste.
» Adoptants potentiels «
Au sein des pays en développement eux-mêmes, Fawzia Talout a distingué quatre catégories de population : d’abord les » leaders « , qui exploitent le Web au quotidien et en » diffusent une image élitiste « . Puis les » suiveurs » : leurs moyens leur permettent de s’équiper à domicile, mais leur utilisation effective du net dépend de leur sensibilisation à ces enjeux. Troisième catégorie, les » adoptants potentiels » sont, pour l’essentiel, des jeunes scolarisés. Ils aimeraient se servir d’Internet mais n’y ont pas accès. Enfin vient le groupe le plus nombreux, celui des » défavorisés « .
C’est à leur sujet, selon Fawzia Talout, que l’Afrique est à la traîne des autres régions en développement. En cause : la faiblesse des infrastructures téléphoniques. Car si, à revenu constant, la » pénétration téléphonique » progresse même » à revenu constant « , la lenteur de construction de lignes nouvelles – ou de l’installation de relais de téléphonie mobile – est le premier facteur de retard.