Le versement des indemnisations aux victimes de Hissène Habré, a débuté le 23 février 2024, au Tchad. Cette décision, bien que saluée par les victimes, soulève également des questions et des tensions autour de la réhabilitation de l’ancien dictateur et de son inhumation.
Respect de la mémoire des victimes
10 milliards de FCFA ont été versés à environ 10 700 victimes, suite aux accords entre les associations de victimes et le gouvernement du Tchad. Une somme qui représente une fraction des indemnités ordonnées par les tribunaux, qui prévoyaient un fonds fiduciaire via l’Union Africaine. Le versement de cette allocation a induit des réactions mitigées.
Si l’aide financière est bienvenue, beaucoup de victimes espèrent le versement total des dédommagements. Se pose par ailleurs la question de la réhabilitation de Hissène Habré. Certains la réclament en vertu du pardon et de la réconciliation nationale, tandis que d’autres la jugent inacceptable avant la fin des réparations et le respect de la mémoire des victimes.
Réhabilitation de Habré en question
Si le début des opérations d’indemnisations est un pas important, il ne représente qu’une étape dans un long processus vers la justice et la réconciliation au Tchad. L’avenir du pays dépendra de la gestion des prochaines étapes, notamment la question de la réhabilitation de Hissène Habré. Maïbé Komandje Gabin, président de l’association de victimes a estimé qu’il fallait réhabiliter lé défunt Président en tant que Tchadien.
Maïbé Komandje Gabin après sa rencontre avec le chef de l’État tchadien jeudi. Même son de cloche chez Djidda Oumar Mahamat. Le secrétaire général du réseau des ADH insiste que Hissène Habré doit être «enterré dignement, comme les autres chefs d’État». Selon lui, «quelqu’un qui est mort est déjà pardonné». Rappelons que l’ancien Président Habré, décédé du Covid 19 il y a trois ans, est enterré à Dakar, au Sénégal.
