La RDC passe pour un pays aux frontières poreuses, ouvertes à toutes sortes de vils individus, des groupes armés, et même des militaires des pays voisins, qui viennent semer la terreur au sein des populations sans défense. Tout se passe comme si le Congo n’avait plus d’armée pour assurer la sécurité des populations vivant dans les zones frontalières et défendre son intégrité territoriale. La dernière incursion en date et qui suscite nos interrogations est celle de militaires sud-soudanais qui ont trouvé dans les villages congolais des terrains de prédation.
La RDC n’a-t-elle plus d’armée pour assurer la sécurité des populations vivant dans les régions frontalières et défendre son intégrité territoriale ? Avec ses 2,34 millions de kilomètres carrés, le deuxième pays le plus étendu du continent est-il trop grand pour ceux qui ont la charge de conduire sa destinée ? Ces questions méritent aujourd’hui entièrement d’être posées et reposées aux autorités de Kinshasa, à celles provinciales qui et à la haute hiérarchie militaire, qui manifestement semblent incapables d’assurer la sécurité des citoyens congolais vivant dans les zones frontalières.
Mercredi et jeudi derniers, les habitants e Karagba, un village situé à la frontière avec le Soudan du Sud, dans le territoire d’Aru (province de l’ituri), ont été perturbés dans leur quiétude par des militaires venus de ce pays voisin. Des maisons ont été incendiées, des biens emportés et quatre femmes violées. L’information a été relayée par le média local Actualite.cd qui a rapporté les propos de Jean-Paul Lamery, président de la société civile d’Aru, et de Henry Venas Nko, administrateur du territoire d’Aru.
« Des hommes armés incontrôlés sud-soudanais ont de nouveau mené une incursion tôt ce matin dans le village Karagba qui nous relie avec nos voisins du Soudan du Sud. Ils ont incendié une cinquantaine de maisons, pillé d’autres biens de valeur et violé 4 femmes dont deux ont été transférées à Adi pour les soins appropriés. La population a réussi à mettre la main sur l’un d’eux. Il est entre les mains des services de sécurité pour son audition », dixit Jean-Paul Lamery.
Même son de cloche du côté de Henry Venas Nko : « C’est comme d’habitude ces gens-là ont fait des incursions dans notre territoire depuis avant-hier (mercredi). Ils ont incendié des maisons et violé des femmes. Nous avons actuellement l’un d’eux qui est mis à la disposition de nos services de sécurité. Ce sont des militaires incontrôlés, apparemment du Soudan du Sud, qui accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire chez eux, d’après les informations en notre possession que nous allons encore approfondir. Raison pour laquelle, ils se lancent dans des pillages systématiques sur notre sol pour leur survie. Nous allons faire voir cette problématique à nos homologues du Soudan du Sud pour trouver des solutions. Mais des dispositions sécuritaires viennent d’être prises et nous appelons la population locale au calme », a confié Henry Venas Nko à Actualite.cd.
Ces deux interventions montrent très clairement que les militaires sud-soudanais ne sont pas à leur coup d’essai, ils sont coutumiers du fait. Et ils ne sont pas les seuls. Les incursions de troupes zambiennes, rwandaises et burundaises sont régulières. Et du côté des autorités congolaises, c’est l’indifférence quasi totale au point où le député national Jean-Baptiste Kasekwa, membre de l’opposition LAMUKA, a directement interpellé le Président Félix Tshisekedi resté muet sur le sujet, dans son discours à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du pays.
« Il n’a pratiquement rien dit sur la présence des troupes militaires sud-soudanaises, ougandaises, burundaises, zambiennes, rwandaises, centrafricaines et même angolaises sur le sol congolais. Est-ce que ces troupes sont sur notre sol, par invitation officielle ? Est-ce qu’elles sont là en visite diplomatique ? Qu’est-ce qui lui a manqué pour dénoncer la présence de ces troupes dont celle de la Zambie qui occupe certains villages en province de Tanganyika depuis plus de trois mois ? », s’est interrogé le député.
En tout cas, cette situation paraît assez préoccupante pour que les autorités congolaises, la haute hiérarchie militaire du pays, s’y penchent sérieusement. C’est de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale du pays qu’il s’agit. A bon entendeur…