Arrêté vendredi, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été inculpé, hier samedi, par la justice sénégalaise. Une décision judiciaire qui n’a rien à voir avec l’affaire Adji Sarr, encore moins celle l’opposant au ministre Mame Mbaye Niang.
Arrêté vendredi, inculpé samedi
Après la levée, lundi dernier, du blocus de son domicile par la police, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko semblait bénéficier de plus de liberté. Seulement, vendredi, il a été arrêté, avant d’être inculpé, le samedi, par la justice de son pays. « Cette arrestation n’a rien à voir avec la première procédure dans laquelle il (Ousmane Sonko) a été jugé par contumace », a d’emblée précisé le procureur Abdoul Karim Diop.
Le procureur a listé tout un chapelet de griefs à l’encontre du leader du parti Pastef Les Patriotes. « Appel à l’insurrection. Atteinte à la sûreté de l’Etat. Association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Complot contre l’autorité de l’Etat. Actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol ».
« Sonko a arraché le portable d’une gendarme »
C’est substance ce que reproche le maître des poursuites, face à la presse. Et d’éclairer : « M. Sonko a été arrêté pour avoir volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme et pour avoir aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ». Une version qui diffère de celle de l’opposant.
En effet, sur ses réseaux sociaux, le leader de Pastef, avant son arrestation avait fait une publication pour éclairer l’opinion. Dans celle-ci, l’opposant a accusé des éléments des forces de sécurité présentes devant son domicile de l’avoir filmé. Ce qui, dit-il, l’a poussé à arracher le téléphone et demandé à la personne d’effacer les images prises. Et c’est là où les choses ont semblé se compliquer.
« Faire face à ces abus sans fin »
Précisant que la femme a refusé de s’exécuter, Ousmane Sonko a saisi l’opportunité pour demander « au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin ». Ce qui lui a valu son interpellation et sa mise en accusation pour des charges lourdes. L’opposant a déjà été condamné, le 8 mai, à six mois de prison avec sursis, à l’issue d’un procès en appel pour diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang.
Le 1er juin dernier, Ousmane Sonko a, une nouvelle fois, été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. « Corruption de jeunesse », c’est le verdict rendu dans l’affaire qui l’oppose à Adji Sarr, la masseuse du salon Sweet Beauté, qui accusait le leader politique de viol. Un verdict qui avait engendré des violences à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal.
