Le Congolais resquilleur Angelo Hoekele, dont l’interpellation est à l’origine des échauffourées qui ont eu lieu mardi soir à la Gare du nord à Paris, séjourne régulièrement en France. Ce n’est pas un clandestin, contrairement aux propos tenus mercredi par le ministre de l’Intérieur François Baroin. Il sera jugé le 2 mai prochain, notamment pour violences à l’encontre des contrôleurs de la RATP et des gendarmes.
Angelo Hoekele est sans nul doute un resquilleur, mais pas un clandestin contrairement aux affirmations du nouveau ministre de l’Intérieur, François Baroin. Il avait déclaré, mercredi, que le Congolais de 32 ans était « récidiviste », « très défavorablement connu des services de police puisqu’il a 22 affaires signalées » et « de surcroît entré illégalement sur le territoire ». L’avocat du jeune homme, dont l’interpellation est à l’origine des incidents de mardi soir à la Gare du Nord, a remis les pendules à l’heure, jeudi, lors de son procès en comparution immédiate.
« Il n’est pas l’homme décrit dans des déclarations faites avec un aplomb incroyable par des hautes personnalités, pour demander une peine. On entend lui faire porter un rôle de victime expiatoire, il n’en veut pas », a affirmé Me Bruno-Albert Boccara. Angelo Hoekele est né le 13 juin 1974 au Congo et est, selon son avocat, « entré régulièrement en France à l’âge de 10 ans, par la voie du regroupement familial, alors que sa mère se trouvait déjà sur le territoire national ». Tous ses frères et sœurs seraient d’ailleurs la nationalité française et un titre de séjour doit lui être délivré le 5 avril prochain. De plus, son casier judiciaire ne fait mention que de sept condamnations.
Fraudeur oui, clandestin, non
Le procureur de la République, suivant l’avis de l’avocat du resquilleur, a aussi reconnu jeudi qu’il n’était pas responsable des incidents de la Gare du Nord. « Angelo, a déclaré son avocat, n’est en rien comptable des événements de la gare du Nord. Les événements, ce n’est pas lui. Et son cas doit être totalement détaché de ce qu’il a entraîné. » «La foule n’avait pas eu besoin d’Angelo Hokélé pour s’en prendre aux policiers », a poursuivi Me Boccara.
Trois personnes, ayant participé aux échauffourées de la Gare du Nord ont été condamnées lors de ce procès. Deux d’entre eux, un Congolais et un Malien, ont écopé de quatre mois de prison ferme pour avoir jeté des projectiles sur les policiers. Le Malien a été également interdit du territoire français pour trois ans. Un troisième homme a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Angelo Hoekele sera, quant à lui, jugé le 2 mai par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir commis, entre autres, des violences volontaires sur des contrôleurs de la RATP et des gendarmes. Le jeune Congolais est toutefois maintenu en détention jusqu’à la date de son procès.