Deux opposants togolais, Jean-Pierre Fabre et Abass Kabua, ont été inculpés mardi dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé en janvier dernier. Les deux hommes sont accusés de « complicité de destruction de biens publics et de groupement de malfaiteurs ».
Jean-Pierre Fabre et Abass Kabua, deux membres de l’opposition togolaise, ont été inculpés mardi. Leur inculpation serait liée aux incendies qui ont ravagé les marchés de Kara et Lomé en janvier dernier. Les deux hommes ont été inculpés de « complicité de destruction de biens publics et de groupement de malfaiteurs ».
L’avocat de Jean-Pierre Fabre, Me Dodji Apévon note que les deux opposants « ont déclaré ne pas reconnaître les faits qui leur sont reprochés ». « Je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à ces incendies. C’est une volonté d’éliminer les opposants du paysage politique », estime Jean-Pierre Fabre. « Je ne dois pas quitter Lomé sans l’autorisation du juge. On m’interdit également de parler publiquement du dossier des incendies », a-t-il ajouté.
Les deux opposants inculpés ont été des membres du collectif « Sauvons le Togo ». Un collectif qui réunit partis d’opposition et des membres de la société civile togolaise.
Une perte financière colossale
Les incendies des marchés de Lomé et de Kara n’avaient fait aucune victime, mais avaient occasionné des pertes financières colossales-environ, 6 milliards de FCFA, (soit 9 millions d’euros). Dans la foulée, le gouvernement de Faure Gnassingbé dénonce des actes criminels et pointe du doigt l’opposition. Trente et une personnes ont été inculpées.
Une affaire politique
L’affaire prend une vraie tournure politique. Les inculpations sont de plus en plus fréquentes. L’opposition s’indigne et tire la sonnette d’alarme. Le 26 février, trois autres responsables du collectif « Sauvons le Togo », Zeus Ajavon, Jil Benoit Afangbédji et Raphael Kpandé-Adzaré ont aussi été inculpés de complicité de destruction de biens publics et de groupements de malfaiteurs.
L’ancien Premier ministre togolais et responsable de l’opposition, Agbéyomé Kodjo a aussi été inculpé et incarcéré avant d’être relâché le 25 janvier dernier.