« Toujours en exclusivité pour les lecteurs d’afrik.com, découvrez cette semaine « Incantation », conclusion de ce « Rêve d’Afrique » par son auteur, Nicolas Roméas, journaliste et directeur de la revue Cassandre/Horschamp ».
Rien ne sera possible sans une alliance entre des Occidentaux conscients du désastre en cours et ceux, originaires de cultures du symbole encore fécondes, qui veulent construire un outil de résistance-invention pour faire vivre l’humain. Il y en a, des gens de chez nous qui connaissent la question et soutiennent les résistants de là bas. Il y a par exemple Monique Blin, qui, avec son association Écritures vagabondes, accomplit depuis des années un travail de lien courageux et tenace entre la France et de valeureux Africains. Et l’inusable Philippe Dauchez, qui a beaucoup compté pour de nombreux artistes subsahariens. Dauchez, qui fut le premier formateur de Bakary Sangaré – le grand comédien malien qui a fait partie de la troupe de Peter Brook et a rejoint la Comédie-Française – continue à soutenir de superbes initiatives à cheval entre l’art et la société, comme celle de l’équipe So de Dogolou Dolo en pays dogon.
Il y en a d’autres un peu partout, trop isolés, qui tiennent tête avec les moyens du bord aux innombrables compromissions néocoloniales qui pervertissent tous les échanges. Qui les soutient, aujourd’hui, dans un monde qui se privatise et renonce chaque jour un peu plus à l’esprit ? Un monde abandonné aux marchands où l’humain ne se construit plus dans les fabriques d’Occident, un monde où l’Homme est menacé d’en être réduit à son expression la plus médiocre, de devenir un Homme au rabais. Plus tout à fait un Homme.
Cette alliance, vitale pour notre avenir, cette Internationale du symbolique qu’il faut créer d’urgence, doit surgir de la prise de conscience d’un trésor commun qu’il s’agit non seulement de préserver, mais de faire fructifier.
Pour commander Les armes de l’art 1 : Un rêve d’Afrique
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