C’est un événement marquant pour le continent africain qui s’est déroulé dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, le 21 octobre 2024. Après des années de rénovation, la Maison de l’Afrique, véritable joyau moderniste et lieu emblématique de la naissance de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), a rouvert ses portes. En présence de dirigeants africains et internationaux, l’inauguration de ce monument historique symbolise la continuité d’une aspiration commune : celle de l’unité africaine et de la quête d’un avenir durable pour le continent.
La Maison de l’Afrique, inaugurée pour la première fois en 1961, est un chef-d’œuvre de l’architecte italien Arturo Mezzedimit, sollicité par l’Empereur Hailé Sélassié Ier. Ce bâtiment, véritable emblème de l’architecture moderniste, fut conçu pour servir d’espace de dialogue et de réflexion sur l’indépendance, la liberté et le développement des nations africaines. Trois ans après son inauguration, il accueillait la signature de la Charte de l’OUA, qui marquait la naissance officielle de l’organisation, l’ancêtre de l’Union africaine (UA). Depuis, la Maison de l’Afrique a vu se dérouler d’innombrables conférences et réunions sur l’avenir du continent, tout en abritant le siège de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
L’initiative de rénover ce lieu symbolique, lancée lors du 50e anniversaire de la CEA en 2013, a vu le jour grâce à une collaboration internationale impliquant l’UNESCO, l’Union africaine et le gouvernement éthiopien. Après une étude de faisabilité et un financement approuvé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, la CEA a conduit les travaux de rénovation en dépit des défis imposés par la pandémie de COVID-19. Ces rénovations ont méticuleusement conservé la vision architecturale des années 1960 tout en modernisant les infrastructures.
Un lieu historique qui devient moderne
Aujourd’hui, la Maison de l’Afrique est devenue un établissement à la fois historique et moderne, intégrant un centre de visiteurs et une exposition permanente dédiée à l’histoire postcoloniale de l’Afrique. Les vitraux impressionnants du Triptyque du Maître éthiopien Afework Tekle, symbolisant « La libération totale de l’Afrique », accueillent les visiteurs dès l’entrée. Cette œuvre restaurée grâce au soutien du Portugal incarne les aspirations du continent et rappelle les luttes de son passé.
L’inauguration marque également le début de plusieurs événements parallèles qui se poursuivront jusqu’au 24 octobre, date de la Journée des Nations Unies. Au-delà de sa fonction symbolique, la Maison de l’Afrique ambitionne désormais de devenir un site touristique incontournable, consolidant ainsi son rôle central dans la promotion du patrimoine africain et du dialogue international.
En rouvrant ses portes, la Maison de l’Afrique se projette dans un avenir d’un continent résolument tourné vers son destin.