Imbroglio politique à Madagascar


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La crise malgache entre dans son cinquième mois. La situation ne cesse d’empirer : deux présidents, quatre provinces qui déclarent leur indépendance et la capitale, Antananarivo, est toujours sous blocus. La mission de l’Oua s’annonce impossible.

L’accord de Dakar a vécu. Le partage du pouvoir entre Marc Ravalomanana, proclamé lundi dernier président de Madagascar, et Didier Ratsiraka, président sortant qui réfute les résultats officiels, n’a pas eu lieu. Sur le terrain, la situation ne cesse d’empirer. Quatre provinces ont fait sécession et ont déclaré leur indépendance en signe de protestation contre la proclamation officielle de Marc Ravalomanana comme président. Les nouveaux  » Etats indépendants « , Antsiranana (nord), Toamasina (centre-est), Mahajanga et Toliara (sud-ouest), restent fidèles à Didier Ratsiraka. Et la capitale malgache, Antananarivo, est toujours sous blocus économique. Des barrages militaires, tenus par les partisans du président sortant, filtrent tous les accès. Un important pont menant vers la capitale a été dynamité pour empêcher le ravitaillement en vivres et en carburant.

L’accord et son esprit

Le nouveau décompte de la Haute Cour constitutionnelle qui a proclamé Marc Ravalomanana vainqueur des élections à près de 52% de voix a faussé tous les calculs politiques. Selon l’accord de Dakar, les deux parties se partageront le pouvoir dans un gouvernement de transition. Sous l’oeil vigilant d’Abdoulaye Wade, président du Sénégal, Marc Ravalomanana a signé avec Didier Ratsiraka, le 18 avril à Dakar, un accord de réconciliation qui prévoyait un gouvernement de transition et un référendum, au cas où aucun des deux rivaux n’aurait remporté la présidentielle au premier tour du 16 décembre dernier, après relecture des résultats.

L’esprit de l’accord correspond à une clause non écrite, par laquelle Ratsiraka et Ravalomanana étaient convenus que les « nouveaux » résultats de la présidentielle ne les départageraient pas et ouvriraient ainsi la voie au processus de transition. La communauté internationale, à sa tête l’Organisation de l’unité africaine, et le président sortant se sont trouvés piégés par les résultats de la Haute Cour. Le scénario de la victoire de l’un des protagonistes n’était pas prévu dans l’accord de Dakar.

Marc Ravalomanana a décidé que la cérémonie de son investiture aurait lieu lundi. Quoi qu’il arrive. Et il peut arriver n’importe quoi…

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