Après plusieurs mois de persécution et d’interdictions de faire la pierre dans une autre langue que celle de la révélation (l’arabe), l’imam Ismaël Nanfo Diaby fait encore parler de lui. Il vient d’entamer la reconstruction de sa mosquée démolie, il y quelque temps, par des inconnus. D’ailleurs, il a été sommé par la mairie de Kankan d’arrêter les travaux.
« J’ai reçu une convocation de la part du maire de Kankan, Mory Diakité, qui m’a dit d’arrêter la reconstruction de la mosquée, dans ma maison. Il m’a même interdit de la rénover alors que cette mosquée a été attaquée et démolie par des individus non identifiés. Je pense que c’est du deux poids deux mesures », a dénoncé Ismaël Nanfo Diaby, qui n’est pas prêt de renoncer à sa manière de pratiquer sa religion, peu importe ce que pensent les autres membres de la communauté musulmane.
Très tristement célèbre en Guinée et hors de ses frontières, le promoteur de l’alphabet N’ko, Imam Nanfo Diaby, dit être victime d’intimidation et d’acharnement de la part des autorités locales dans l’exercice de sa confession religieuse. Même s’il craint toujours pour sa vie et même celles de ses disciples, Nanfo Diaby pense qu’il y a une liberté de culte en Guinée, qui lui permet de pratiquer sa religion comme il l’entend.
« Nous sommes vraiment intimidés par les autorités communales dans l’exercice de nos croyances. C’est notre liberté religieuse qui est menacée. Dire que ma mosquée a été démolie, la plainte déposée au parquet n’a pas connu une suite. Aujourd’hui, je veux reconstruire ma mosquée on me dit d’arrêter les travaux, c’est très dommage », s’alarme-t-il dans les colonnes d’Africaguinée.
Cependant, imam Nanfo Diaby continue de faire ses prédications et ses enseignements sur sa page Facebook, qui compte désormais plus de 17 000 abonnés. D’ailleurs, l’imam est très fréquent sur cette page et beaucoup de gens semblent appréciés sa position et sa compréhension de l’islam. « Félicitations frère, les Noirs vont commencer à comprendre la religion au lieu de suivre les gens comme des moutons », a indiqué un certain Mouctar Troukelen. « Petit à petit l’oiseau fait son nid, nos langues s’imposeront et que Dieu vous bénisse », a ajouté Tamadjan Konaté.