Comme tous les jeunes ruraux de son âge, Imam Hassane Diop (environ 1m20), a très vite pris la route de l’exode pour se retrouver dans la capitale sénégalaise, Dakar. Malgré son nanisme, le jeune homme de 24 ans, originaire de Médina Baye, se bat nuit et jour pour aider ses deux parents. Vendeur de mouchoirs à jeter à Castors, son rêve est d’avoir sa propre boutique et de pouvoir un jour fonder son foyer.
Malgré sa petite taille et les moqueries auxquelles il fait face à longueur de journée dans son milieu, Imam Hassane Diop reste un homme déterminé à aller de l’avant. Comme chaque matin, il se rend dans une boutique de grossiste, à la Zone de Captage, où il s’approvisionne régulièrement en paquets de mouchoirs à jeter, pour ensuite aller les revendre au détail. Les revenus issus de ce petit commerce lui permettent de subvenir à ses besoins et d’aider ses deux parents qui vivent encore dans le quartier Médina Baye, à Kaolack, une ville est située à 192 kilomètres au Sud-Est de Dakar. Actuellement, il est en colocation avec un de ses amis, à raison de 25 000 FCFA. Montant à verser individuellement chaque mois, pour s’acquitter du loyer de 50 000 FCFA.
Pour parvenir à réunir ce montant, le jeune homme de 24 ans, atteint de nanisme, a préféré se battre pour gagner dignement sa vie plutôt que de s’adonner à la mendicité. D’ailleurs, il a fait savoir qu’il est devenu marchand ambulant certes pour aider ses deux parents, mais aussi pour réunir assez d’argent pouvant lui permettre se marier un jour et fonder un foyer. « Je suis arrivé à Dakar il y a quelques années, pour tenter de gagner ma vie et aider mes deux parents qui se trouvent à Médina Baye. Je vends des mouchoirs à jeter à Castors, au bord de la route. Je rends grâce à Dieu, j’arrive à m’en sortir, même si ce n’est pas du tout facile », a raconté Imam Hassane Diop, rencontré chez un de ses grossistes en train de préparer sa marchandise du jour.
Le jeune cachait mal sa peine, liée notamment à une sorte de marginalisation dont il fait souvent l’objet. Par moments, il s’arrêtait de parler, les larmes au bord des yeux, ruminant sa souffrance. Une souffrance vécue au quotidien. Il a fait savoir qu’il lui avive parfois de se battre, lorsqu’il en a assez des moqueries dont il est victime, du fait de sa petite taille. « Je suis marchand ambulant et je suis obligé, comme tous les autres, de me faufiler entre les voitures pour vendre mes mouchoirs. C’est un travail très risqué pour moi, mais je suis obligé de le faire si je veux aider mes deux parents et ma famille », a-t-il fait comprendre, laissant entendre également qu’il envisage de se marier, mais qu’il n’a pas encore les moyens.
« Je rêve d’avoir un emplacement fixe et même une boutique pour vendre mes marchandises. Je serai très heureux si certains m’aidaient à réaliser ce rêve. Cela me permettra de devenir plus autonome et quitter la route qui reste un danger potentiel du fait de ma petite taille. Je prends énormément de risques en me faufilant entre les voitures pour vendre mes produits. Très sincèrement, je suis fatigué de rester là à courir entre les voitures. Je rends tout de même grâce à Dieu. Je travaille tous les jours, espérant un lendemain meilleur », a ajouté Imam Hassane Diop, symbole de l’incarnation de la persévérance malgré les préjugés.
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