« Imaginez, le français sans frontières » : une invitation à un voyage planétaire


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Vista Higher Learning, une maison d’édition américaine spécialisée dans la production des manuels de langue étrangère vient de publier un ouvrage collectif didactique intitulé « Imaginez, le français sans frontières ». Ce livre, dès la couverture, plonge le lecteur dans une longue expédition vers des découvertes émouvantes. Il est comme une invite à un long pèlerinage planétaire.

Par Ghislaine Sathoud

L’ouvrage se divise en dix leçons réparties en thèmes : « Ressentir et vivre », « Habiter en ville », « L’influence des médias », « La valeur des idées », « La société en évolution », « Les générations qui bougent », « Les sciences et la technologie», « S’évader et s’amuser », « Perspectives de travail », « Les richesses naturelles ».
__ Chaque thème est composé de plusieurs rubriques. L’une d’elles est intitulée Littérature. Dans la rubrique littérature, chaque auteur est présenté avec son texte que l’on demande à l’apprenant d’étudier.
Autre chose, on constate une grande diversité dans le choix des auteurs tant par leurs origines culturelles que par la provenance géographique. Signalons des noms comme Jean-Baptiste Tati Loutard et Ghislaine Sathoud du Congo Brazzaville, Guillaume Apollinaire, Jaques Prévert, Patrick Cauvin, Didier Daeninckx, Sempé-Goscinny, et Marie Le Drian de la France. Jean Juraver de la Guadeloupe et Lamine Sine Diop du Sénégal.

En plus, les textes de ce livre sont souvent accompagnés de belles illustrations et font l’objet d’une étude approfondie. Pour chaque texte, les étudiants doivent répondre à des questions de compréhension et d’interprétation par groupe et à la fin, on leur demande de s’exercer à la rédaction en tenant compte du thème dont le texte fait allusion.

L’autre section importante est celle des courts métrages. Il faut dire que la France s’y est taillée la part du lion avec huit courts métrages sur les dix. La Suisse et le Québec se partageant équitablement le reste.

Par ailleurs, chaque leçon comporte également un espace appelé « Culture » qui explore un lieu du monde et quelques créateurs. On y trouve des créateurs tels que
Alexis de Tocqueville, Pablo Picasso, Chevrolet, Aimé Césair, Léopold Sédard Senghor, Sembène Ousmane, Véronique Tadjo.

En feuilletant ces pages, il apparaît clairement que l’art joue le rôle d’un instrument de découverte et d’apprentissage. Par ailleurs, la francophonie plurielle, la préservation de l’environnement et la diversité dans la société sont également des aspects développés.

L’art, un instrument de découverte :

Ce manuel donne un moyen d’expression à de nombreuses activités artistiques telles que la sculpture, le cirque, la danse, la peinture, la photographie etc.

Dans la section, « Galerie des créateurs » on présente brièvement quelques noms : Yves Saint-Laurent pour la Couture, Nadia Tuéni pour la littérature, Azzedine Alaia pour la couture, Marcelle Ferron pour la sculpture, Édouard Lock pour la danse, Antoine Maillet, Benjamin Sehne, Aida Touré pour la littérature, Guy Laliberté pour le cirque, Seydou Keita, Angèle Etoundi Essamba pour la photographie, Ousmane Sow pour la sculpture, Patrice Kaikilekofe pour la musique et art plastique, Nguyen Dieu Thuy, Chéri Samba pour la peinture, Rith Panh pour le cinéma.

En musique, on note aussi la présente de Roch Voisine, Céline Dion, Alpha Blondy, Mc Solaar.

Il faut dire qu’il y a une grande diversité aussi bien au niveau de l’origine des artistes qu’à celui de l’art pratiqué. Celle-ci ajoute inévitablement une connaissance autre que l’apprentissage de la langue. C’est également un enrichissement en culture générale. Ce qui donne à cet ouvrage un autre caractère que seulement celui de l’apprentissage de la langue.

On remarque par ailleurs un intérêt sur les particularités de la langue française selon la région. Ainsi, le Joal, langue parlée au Québec dispose d’un certain nombre de caractéristiques qui lui sont particulières, le déjeuner par exemple devient dîner, chum une autre manière de parler de petit ami.

Notons qu’une liste de mots anglais empruntés au français du moyen âge y est dressée.

Bien évidemment, tous ces changements dans la manière de s’exprimer donnent une dimension plurielle à la francophonie.

Une francophonie plurielle

Le lecteur est entraîné dans une découverte de quelques villes de la France.

On y évoque aussi les relations « historiques » entre la France et les États-Unis.

Outre les francophones des États-Unis, on parle du Québec qui est le poumon de la francophonie en Amérique. La détermination de ce peuple de conserver l’usage de la langue française n’est plus à démontrer. D’où la fenêtre ouverte sur la lutte héroïque du peuple québécois pour préserver le français dans un environnement anglophone. La lutte du peuple québécois pour l’indépendance est également évoquée.
Parlant du Maghreb, à l’ordre du jour, un rappel de l’histoire des peuples Berbères …

Signalons que le mariage occupe une place importante dans les coutumes et permet de connaître une société. C’est donc par ce moyen que les étudiants découvriront le Maghreb à travers l’histoire d’un couple algérien. Une note en musique est ajoutée avec un petit détour du côté de la musique avec « la reine de la pop orientale » Natacha Atlas. On ne sort pas de cette région sans boucler l’apprentissage en se référant au sujet principal de l’ouvrage qui est l’apprentissage du Français. On fait allusion à certaines expressions de la langue arabe: c’est kif-kif qui signifie c’est pareil. Il est maboul qui veut dire Il est fou…

Il faut dire que les textes présentés contribuent à approfondir la compréhension du sujet évoqué dans la section.

Ainsi, la nouvelle « Le marché de l’espoir » [[Ghislaine Sathoud, « Le marché de l’espoir », « Imaginez, le français sans frontières », Boston, Éditions Vista Higher Learning, 2007, pp 188 -192]] placée dans la section intitulée « Société en mouvement » met à l’honneur les femmes Africaines. Deux belles illustrations accompagnent le texte. L’espoir ne se limite pas seulement au titre, il est également présent à travers les sourires de ces quatre femmes, habillées avec des vêtements aux couleurs chatoyantes comme dans le texte. Le courage décrit dans le texte se retrouve aussi sur cette autre image d’une femme, elle aussi habillée avec des vêtements aux couleurs chatoyantes avec un gros poisson à la main. Les images concordent bien avec le texte. Le lecteur est transporté dans ce marché…

Fait important à mentionner, cette nouvelle présente la « combativité » des femmes Africaines. Les exercices transportent les étudiants en Afrique. Ils doivent répondre à des questions sur le nombre de pays francophones, les langues parlées, les religions pratiquées, les gouvernements, le début de la colonisation du continent, les pays européens qui ont colonisé l’Afrique, les effets de la colonisation…

Il va sans dire que le menu offert ajoute une meilleure connaissance de l’Afrique. C’est une autre Afrique qui est présentée. Une Afrique pleine d’espoir. Une Afrique dans laquelle les femmes se battent et se prennent en charge…

Ces femmes dans le marché tiennent compte, avec raison, de l’environnement. C’est à juste titre que la préservation de l’environnement occupe une place significative dans cet apprentissage.

Pour une préservation de l’environnement

Notons que la préservation de l’environnement est un sujet préoccupant de nos jours.

Notre planète doit être « sauvée ». Le cri d’alarme a été lancé. Les changements climatiques confirment la nécessité de prendre des mesures pour intervenir efficacement et éviter des conséquences dramatiques.

D’ailleurs, le réchauffement de la planète est à l’origine de nombreux bouleversements et incite à revoir nos pratiques pour une meilleure préservation de l’environnement.

L’enseignement dispensé accorde donc une place à l’environnement. La beauté des richesses naturelles est mise en exergue à travers le court métrage du Canadien Frédéric Back intitulé « L’homme qui plantait des arbres ». Le poème du Congolais Jean-Baptiste Tati-Loutard intitulé « Baobab », montre la nature dans toute sa splendeur, toute sa beauté.

Disons que cette beauté des ressources naturelles encourage à fournir des efforts pour les préserver aussi belles qu’elles sont à l’état « brut ».
Un autre aspect est ajouté dans cet apprentissage de la préservation de l’environnement.

On expose les « points chauds » pour appuyer que de «bonnes pratiques » pourraient aider à rétablir l’équilibre de la planète.

Tous ces changements au niveau de la planète expliquent quelque part les bouleversements dans ce monde en mutation permanente.

Une société en perpétuelle mutation

En effet, le monde bouge et les villes présentent de nouveaux visages. Elles sont de plus en plus cosmopolites avec une grande diversité de la population. Des cultures différentes cohabitent avec tous les effets qui peuvent découler de ce fait.

La diversité culturelle est une richesse. Cependant, elle peut aussi susciter des rejets.

Le moins que l’on puisse dire est que le respect des autres cultures est une condition sine qua non pour vivre en « harmonie ».
Ce livre aborde cette question et souligne la richesse de la diversité.

Finalement, cet ouvrage destiné à l’apprentissage du français ouvre également d’autres portes et dépasse largement sa mission première qui est celle de l’apprentissage de la langue française. Le lecteur va à la rencontre du monde en plus de « rafraîchir » ses connaissances sur des sujets actuels tels que la mondialisation, la préservation de l’environnement, la diversité culturelle, etc.

Un ouvrage riche et diversifié. Un ouvrage au contenu pluriel. À l’origine destiné aux Universités d’Amérique du Nord, il peut bien remplir d’autres missions que la mission initiale dans d’autres régions du monde parce qu’on y trouve une présentation objective et respectueuse de toutes les cultures.

Des étudiants Africains aussi par exemple pourraient y trouver matière à réflexion. Cette initiative pourrait inspirer et ouvrir la voie à d’autres initiatives semblables. L’Afrique décrite ici est une Afrique « respectable » avec une mise en valeur des ressources du continent : les ressources humaines et naturelles, rien n’est oublié.

Définitivement, Les étudiants en sortent « enrichi » du point de vue personnel. Et d’ailleurs, l’ouvrage peut combler d’autres besoins pour ceux qui s’expriment déjà dans la langue de Molière mais qui veulent simplement besoin de « s’informer »…

Un véritable « bouillon de culture » qui assouvira certainement la soif des curieux en mal de découvertes.

Au regard de ce qui précède, je suis heureuse de figurer au nombre des auteurs qui ont contribué à la réalisation de ce projet.
Un livre à lire!

« Imaginez, le français sans frontières », Boston, Éditions Vista Higher Learning, 2007, 500p

ISBN : 13 : 978-1-60007-176-8

Nb de pages : 501

Éditions Vista Higher Learning

Boston, Massachusett

Signalons que les textes sont aussi disponibles en version CD pour compléter les apprentissages. Ajoutons qu’une partie du livre est consacrée à des dialogues illustrant des courts métrages.

Pour plus d’informations sur Ghislaine Sathoud, écrivain congolaise

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