Îles Penons et Persil : Une poudrière ravive les tensions entre l’Espagne et le Maroc


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Iles frontières entre le Maroc et l'Espagne
Iles frontières entre le Maroc et l'Espagne

Un nouvel épisode de la saga géopolitique hispano-marocaine vient d’éclater autour des îles Penons, ces confettis de terre au cœur de la Méditerranée. Le 21 juin dernier, un incident maritime près de l’îlot de Leïla a mis le feu aux poudres, réveillant un contentieux vieux de plusieurs siècles.

La tension actuelle entre l’Espagne et le Maroc a été ravivée par la publication d’une image du patrouilleur espagnol Tagomago près de l’île de Perejil ou Persil pour les espagnoles, Leîla pour les marocains, accompagnée d’un message affirmant la mission de sécurité maritime de l’Espagne. Cette action s’inscrit dans le cadre plus large des opérations de surveillance menées par la Marine espagnole sur plusieurs îles et rochers revendiqués par le Maroc, soulignant ainsi le différend territorial persistant entre les deux pays.

Rabat accuse Madrid d’avoir violé ses eaux territoriales, une allégation que les autorités espagnoles rejettent en bloc. La convocation de l’ambassadeur espagnol par le Maroc illustre l’ampleur de la crise qui couve. Une tension qui n’est pas la première depuis la reprise en main de l’ile par l’Espagne en 2002.

Un héritage colonial au cœur du conflit

Un peu plus loin, les îles Penons, vestiges de l’empire colonial espagnol, cristallisent les tensions. Madrid s’accroche à ces terres arides entre les deux rives de la Méditerranée, au nom du droit international, tandis que Rabat y voit une anomalie historique à corriger.

Ces îlots, également connus sous le nom de Plazas de Soberanía, ont été sous contrôle espagnol depuis le XVème siècle. Historiquement, ils ont servi de postes avancés pour l’empire espagnol, jouant un rôle stratégique dans la Méditerranée. La situation géopolitique de ces îles a souvent été un point de friction dans les relations hispano-marocaines. L’archipel est composé de cinq îlots, le Peñón de Alhucemas, Isla de Mar, Isla de Tierra, El Peñón de Vélez de la Gomera et El Peñón de Alfrache.

Cette nouvelle escarmouche s’inscrit dans un climat déjà électrique. Le contentieux du Sahara occidental et la crise migratoire ont déjà mis à rude épreuve les relations bilatérales. L’affaire Brahim Ghali en 2021 avait déjà fait vaciller l’édifice diplomatique hispano-marocain.

La communauté internationale en alerte

Alors que les eaux de la Méditerranée s’agitent autour des îles frontières entre le Maroc et l’Espagne, c’est tout l’équilibre géopolitique de la région qui est en jeu. Cette crise constitue un véritable test pour la diplomatie des deux pays, mais aussi pour l’efficacité des instances internationales. Dans les prochains jours, tous les regards seront tournés vers Madrid et Rabat, guettant le moindre signe d’apaisement ou d’escalade.

Une tension qui vient s’ajouter au différend concernant l’organisation de la finale de la Coupe du monde 2030. En effet, les deux pays revendiquent cet honneur et font jouer leurs relations pour s’imposer. L’avenir des relations hispano-marocaines pourrait bien se jouer sur ces rochers battus par les vents.

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