Ile Maurice : aider les jeunes par la méditation


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Youth for a Better World Club aide les jeunes Mauriciens à mieux se connaître et à gérer leur stress. Une association originale, axée sur le développement de la personnalité, qui était présente au Congrès panafricain de la jeunesse (Tripoli, Libye, 26-28 mars).

De Tripoli

Stress management, Positive thinking, Creative meditation… Sous ces vocables anglais se cachent des techniques de développement personnel qui permettent de mieux se connaître et de réfléchir sur soi et sur sa vie. Des choses dont les jeunes ont besoin pour se construire positivement. C’est ce qu’a compris l’association mauricienne Youth for a Better World Club (YBWC) qui propose des cours et des programmes adaptés aux jeunes de l’Ile Maurice. Basée à Pamplemousses, elle a été créée par un groupe d’amis. Parmi eux, Vikram Dookna, 30 ans, technicien de laboratoire, rencontré au Congrès panafricain de la jeunesse à Tripoli (Libye, 26-28 mars).

Afrik : Votre association est originale : elle milite pour le développement personnel chez les jeunes. Expliquez-nous…

Vikram Dookna :
Il y a dix ans, j’ai créé cette association avec des amis qui, comme moi, pratiquaient la méditation. Ce qui fait qu’elle a toujours été axée sur le développement de la personnalité. Nous pensons que, par le silence et la réflexion, on arrive à se développer. Moi, par exemple, j’étais très timide et j’ai changé de personnalité grâce à la méditation. Je me suis ouvert, j’ai eu envie d’aider les jeunes. Dès mes 14 ans, j’ai fait mon service volontaire international pendant 3 ans. Nous nous sommes rendus compte que la méditation était aussi utile dans les études. Elle aide à se concentrer. C’est une pratique qui aide à mieux se comprendre soi-même et à mieux comprendre les autres. A Maurice, où il existe un fort mélange de cultures, c’est très important. Il faut faire preuve de compréhension et de tolérance.

Afrik : Combien de personnes sont-elles membres de votre association ?

Vikram Dookna :
L’association compte une soixantaine de membres mais beaucoup plus de gens en ont bénéficié. Tous les mois, nous organisons des rencontres, des activités, comme des cours d’informatique ou de premiers soins, des randonnées… Nous avons aussi des programmes au niveau national. Nous insistons surtout sur le leadership personnel. Par exemple, pour les jeunes qui passent des études à la vie active et se trouvent confrontés à un autre rythme de vie, nous proposons des cours de « self management and leadership ». Nous aidons les jeunes managers à identifier leurs peurs et leurs barrières psychologiques car comment voulez-vous gérer d’autres personnes sans vous gérer vous-même ? Ces programmes nécessitent un certain niveau intellectuel mais nous nous adressons à tous et avons des cours adaptés à tous les niveaux. Nous ne défendons pas de valeurs religieuses ou morales mais des valeurs personnelles. Nous essayons de changer les comportements négatifs. L’idée n’est pas de nier les problèmes mais de se concentrer sur des choses positives pour avoir d’autres perspectives qui mènent à des solutions.

Afrik : Quels problèmes rencontrent les jeunes Mauriciens ?

Vikram Dookna :
Il y a plusieurs types de jeunes et, comme nous nous adressons aux personnes âgées de 12 à 35 ans, nous essayons de la catégoriser pour mieux les aider. Il y a ceux qui sont à l’école et auxquels on propose des programmes le week-end, il y a ceux touchés par le chômage, ceux qui prennent de la drogue, il y a le sida qui risque de devenir un très gros problème à Maurice. Et il y a aussi les tendances suicidaires… car les jeunes sont trop sentimentaux. Ils veulent avoir l’amour mais ils ne savent pas que l’amour est en eux ! De nombreux programmes du ministère de la Jeunesse ne concernent que les garçons car, dans la mentalité mauricienne, les filles doivent rester à la maison. Mais notre association s’adresse aussi aux filles. Les jeunes Mauriciens sont en crise d’identité. Nous leur demandons de réfléchir sur le sens de leur vie, nous leur offrons un moment de détente pour qu’ils pensent à eux. Dans tous nos programmes, nous donnons du courage, de l’enthousiasme, de la volonté.

Afrik : Vous aidez les jeunes à gérer leur stress…

Vikram Dookna :
Dans nos cours de « stress management », nous expliquons que le stress est dû aux pressions exercées sur votre force intérieure. Comme vous ne pouvez pas changer les pressions, il vous faut changer votre force intérieure… Il faut avoir une bonne identification de soi, entre son identité profonde et le rôle que l’on joue socialement. Nous disons : nous sommes ce que nous voulons. Pour réussir dans la vie, il faut progresser dans chacun de ces trois axes : l’état d’esprit, les relations et les atouts (comme l’éducation ou l’argent). De nos jours, beaucoup de gens ne se focalisent que sur les atouts, comme le fait de gagner beaucoup d’argent, et laissent de côté l’état d’esprit. Ces gens perdent leur temps.

Afrik : Comment êtes-vous financés ?

Vikram Dookna :
Nous recevons peu d’aides du gouvernement. Nous essayons surtout de trouver des sponsors. Parfois, vous êtes obligés de payer de votre poche mais vous savez que c’est pour faire quelque chose de positif !

Afrik : Comment votre association est-elle perçue chez les jeunes ?

Vikram Dookna :
Les jeunes nous reçoivent très positivement car ils savent qu’on les comprend. Mais, parfois, certaines personnes ne trouvent pas d’intérêt à nos activités car, pour elles, le parcours d’un jeune se résume aux études, suivies du mariage et d’un emploi. Nous, nous focalisons sur l’individu. Il faut croire en soi-même, en ses capacités. Il faut vous dire que vous êtes un être positif, plein de bonté.

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