Il est bon le lait de ma mère


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

L’allaitement prolongé ne provoquerait pas de carences alimentaires. Au contraire, il supplée à la malnutrition. Les dernières études médicales font l’apologie de ce phénomène. Explications.

Les Africaines prolongent délibérément l’allaitement chez les bébés présentant des signes de malnutrition. Et contrairement à ce que soutenait la presse spécialisée, l’allaitement prolongé ne provoquerait pas de carences alimentaires. Les recherches conduites par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) dans une région rurale du Sénégal, au mois de juin démontrent que l’allaitement prolongé est plutôt nourrissant et contribue à la croissance de l’enfant. Cette tradition africaine est d’ordre socio-psychologique. Nourrir le bébé de lait maternel durant une longue période n’est pas à l’origine d’un retard de croissance mais bien au contraire un geste protecteur de la part de la mère.

En Afrique, l’allaitement maternel est très largement pratiqué pendant une durée prolongée, atteignant fréquemment 18 à 24 mois. Il dépasse rarement 27 mois. Les bébés vivent accrochés sur le dos de la mère et tètent en moyenne six à dix fois par jour. En complément de nourriture, les enfants reçoivent d’autres aliments comme une bouillie de mil, du lait caillé ou le plat familial, à partir de l’âge de 6 mois en moyenne (de 4 a 8 mois selon les enfants). En ville ou à la campagne, l’âge varie mais les femmes suivent en général les conseils de leur mère ou les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), distribuées dans les cliniques et centres hospitaliers, qui limitent la durée de l’alimentation au sein à six mois.

Téter fait du bien

L’instinct maternel. L’Africaine, toujours en contact avec son enfant, sait satisfaire les besoins du goinfre, du goulu, du dormeur, du grincheux, du fatigué, du « petit estomac » et enfin du joyeux qui est toujours content, en le sevrant ou en continuant de l’allaiter.

Kirsten Simondon de l’IRD Montpellier explique les raisons pour lesquelles la femme sèvre plus tôt :  » si l’enfant est en très bonne santé, si la mère, obligée de travailler dans les champs à la saison des pluies doit marcher de longues heures avant d’atteindre les cultures, elle ne peut le porter avec elle. Pendant sa grossesse, la femme a peur d’allaiter à cause d’une croyance qui dit que le lait peut donner la diarrhée à l’enfant. Seulement à ce jour, aucun danger pour la mère ou le foetus n’a été enregistré lorsqu’elle allaitait en étant enceinte. Des facteurs socio-économiques peuvent forcer les femmes à ne plus allaiter au cours du quatrième mois. Par exemple, les jeunes filles non mariées laissent l’enfant à la charge de leur mère si leurs patrons ne les autorisent pas à l’amener au bureau « .

4 à 8 accouchements par femme durant une vie

Les africaines sont parfois obligées d’attendre pour sevrer leur bébé. Elles patientent sciemment jusqu’à la fin de la saison des pluies pour donner à l’enfant une alimentation normale car cette période est souvent synonyme de pénurie. Autrement, c’est parce qu’il est petit et maigre, que la nourriture manque, et qu’il refuse la nourriture familiale.

La valeur du lait humain est reconnue par tous. Le lait humain est perçu comme l’aliment idéal, à la fois du point de vue de la sécurité alimentaire, apportant tous les nutriments nécessaires au nourrisson, le protégeant contre les infections courantes, et favorisant le développement d’une relation mère-enfant harmonieuse. Les recherches en cours actuellement conduites par l’IRD s’attaquent au risque de décès pour un enfant, buvant le lait au sein de sa mère entre un et trois ans.

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