La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a décidé de libérer sous caution Ibrahim Coulibaly, mis en examen le 27 août dernier pour son rôle présumé dans une tentative d’attentat contre Laurent Gbagbo. IB sera placé sous contrôle judiciaire.
IB libre. Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, placé à la prison de Fresnes (Haute-Marne) le 1er septembre dernier, a été remis en liberté conditionnelle par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris. Dans son arrêt rendu mardi, celle-ci a estimé que la détention d’IB, mis en examen le 27 août pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « recrutement de mercenaires », n’était pas justifiée au regard de l’enquête.
Le Parquet général de la Cour d’appel de Paris a annoncé qu’il formerait un pourvoi en cassation contre cette décision. Une décision qui s’est répandue comme une traînée de poudre. D’abord parmi les sympathisants d’IB, massés face aux grilles du Palais de justice à Paris, parmi lesquels se trouvait Kady Coulibaly. L’épouse du sergent-chef, depuis l’incarcération de son mari, a en effet quitté la Belgique pour la France. La nouvelle a ensuite été saluée dans la ville ivoirienne de Bouaké, sous contrôle rebelle, où une manifestation de soutien à IB a été organisée dans l’après-midi.
Résidence surveillée
IB pourra donc quitter sa cellule une fois qu’il aura payé sa caution, qui s’élève à 20 000 euros. Il sera ensuite placé en résidence surveillée en région parisienne. Son passeport lui sera confisqué et il n’aura pas le droit de quitter le sol français. Il ne pourra pas non plus entrer en contact avec les treize autres personnes mises en examen dans le cadre de l’enquête. Parmi elles, Mamadou Diomandé, un avocat proche de Coulibaly, et Hassan Sahkr, soupçonné d’être le financier du groupe, ont également été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. Ils devront payer 30 000 et 20 000 euros de caution. Pas de caution en revanche pour les trois mercenaires qui auraient été recrutés et qui ont aussi été libérés.
Pour les avocats d’IB, cette décision de la chambre d’instruction est « un aveu flagrant de la précipitation avec laquelle la DST (Direction de la surveillance du territoire, ndlr) a mené son affaire » et montre « qu’il n’y a pas de preuves tangibles retenues contre lui ». De son côté, la
Présidence de la République à Abidjan, qui s’était montrée satisfaite de l’arrestation d’IB, « reste attentive à l’évolution du dossier » et souhaite que « la justice suive son cours ». Malgré cette déclaration mesurée, la libération d’IB intervient à un moment critique pour Laurent Gbagbo, en pleine crise avec les rebelles. Sa remise en liberté, tout comme son arrestation, n’a pas fini de diviser la Côte d’Ivoire.
Lire aussi :