Trois personnes seraient décédées sous les tirs des forces de sécurité de Laurent Gbagbo ce samedi lors de la grande marche de manifestation organisée par les pro-Ouattara. Une issue malheureusement prévisible où des jeunes gens sont sacrifiés sur l’autel des calculs politiques des deux opposants pour la présidence de la Côte d’Ivoire.
Trois personnes seraient mortes ce samedi à Abidjan dans la manifestation pro-Ouattara organisée à l’appel de Guillaume Soro. Comme on pouvait s’y attendre, les forces de sécurité, fidèles à Laurent Gbagbo, ont tenté de disperser la manifestation et des tirs à balles réelles ont causé de nombreuses blessures tuant trois personnes rapporte Abidjan.net. « Trois jeunes ont été tuées par balles » dans les environs du rond-point du quartier d’Abobo, rapporte le site ivoirien qui reprend la dépêche de l’AFP.
Cette grande marche sur le modèle des manifestations qui ont fait chuter les régimes de Tunisie et d’Egypte, voulue par les fidèles d’Alassane Ouattara, président reconnu par la Communauté Internationale, a dégénéré comme cela était prévisible. Si les forces de sécurité de Laurent Gbagbo en portent bien évidemment la responsabilité pour avoir tiré sur la foule, il est clair que Guillaume Soro, le premier ministre de Ouattara, en organisant ce rassemblement, savait très bien les risques qu’il faisait courir aux manifestants. A tel point qu’il est même légitime de se demander si cette manifestation n’avait pas comme objectif principal de « sacrifier » quelques jeunes gens pour faire réagir la communauté internationale. Les multiples révolutions des pays arabes ayant détourné le regard des pays occidentaux de la Côte d’Ivoire, une grande marche réprimée peut être l’occasion de remettre le pays sur le devant de la scène internationale…
La Côte d’Ivoire est chaque jour davantage plongée dans une situation catastrophique ou l’économie s’arrête, les premières victimes étant les paysans et les ouvriers qui se retrouvent sans travail, ou la violence s’étend avec des disparitions et des meurtres qui se multiplient, avec une presse censurée ou partisane qui ne fait que rapporter les communiqués des uns et des autres. Tout cela pour savoir qui de la famille Gbagbo ou du clan Ouattara aura le pouvoir de piller les richesses du pays. Une chose est malheureusement certaine: à ce rythme-là, des richesses il y en aura de moins en moins et le peuple, qui est aujourd’hui sacrifié, n’en verra de toute façon pas la couleur.