Mettant en évidence l’hostilité de Félix Houphouët-Boigny à toute xénophobie et à tout rejet des étrangers hors de la sphère ivoirienne, Laurent Dona-Fologo, qui fut ministre d’Etat du Président Henri Konan Bédié, plaide pour une réévaluation de l’action panafricaine du père de l’Etat ivoirien.
Le tout nouveau magazine Syrte, La Nouvelle Afrique, publie une prise de position intéressante et originale sur la personnalité du » Vieux « , feu le président Félix Houphouët-Boigny, exprimée par Laurent Dona-Fologo, ancien ministre d’Etat d’Henri Konan Bédié, aujourd’hui président par interim du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), héritier de la formation politique qui soutint, sa vie durant, l’action de celui qui passe à bon droit pour le père de l’Etat ivoirien.
Laurent Dona Fologo rappelle essentiellement trois traits de l’action engagée par Félix Houphouët-Boigny : la création du Conseil de l’Entente, qui, rapidement élargi au Togo, a effectivement fonctionné, et fonctionne encore, comme un outil politique et économique de développement partagé.
De même, il est indéniable que la création et le développement d’Air Afrique dut beaucoup aux efforts d’Houphouët pour fédérer les financements et les soutiens nécessaires à la constitution de la première multinationale africaine, symbole volant de l’union des Etats africains. Laurent Dona-Fologo rapporte également comment la Côte d’Ivoire prit en charge, par la volonté de son président, pendant plusieurs années, les difficultés de trésorerie d’une des premières instances panafricaines de fait, le Conseil supérieur du Sport en Afrique (CSSA).
La Côte d’Ivoire comme terre d’accueil
Sans même parler de sa volonté, jamais démentie, de faire de la Côte d’Ivoire une terre d’accueil pour tous ses frères africains, afin de féconder son développement par l’apport de multiples forces de travail…
Le fait est que la politique qui fut pendant plusieurs décennies suivie par la Côte d’Ivoire, politique de développement et d’ouverture, se traduisit rapidement par une prospérité et une influence croissante de ce pays : preuve par l’exemple que le réalisme panafricain de Félix Houphouët-Boigny pouvait se révéler, à l’usage, aussi efficace, parce que plus pragmatique, que bien des déclarations solennelles d’autres Etats, par ailleurs diviseurs ou divisés.
Aller vers l’unité africaine, pas à pas et par étapes, sans effets de manche mais par des actions concrètes et suivies. C’est peut-être une leçon à retenir pour ceux qui aujourd’hui travaillent à construire l’Afrique de demain.
Pour en savoir plus : Laurent Dona-Fologo, » Houphouët-Boigny était-il réellement hostile à l’Unité africaine ? « , Syrte, La Nouvelle Afrique, n°2, juillet 2001.