Depuis la sortie, le lundi 18 décembre 2023, de la déclaration Fiducia supplicans signée par le pape François, qui autorise la bénédiction des couples homosexuels, les réactions fusent de toutes parts. En Afrique, ce texte passe mal, quelles que soient les explications apportées. La Conférence épiscopale du Bénin (CEB) s’est également exprimée sur le sujet.
Dans une déclaration rendue publique le 31 décembre 2023, les évêques béninois ont exprimé leur opposition à toute bénédiction à des couples homosexuels.
L’homosexualité : « un acte désordonné et intrinsèquement mauvais »…
La déclaration de la CEB est très claire au sujet de l’homosexualité. Cette déclaration commence par un rappel d’une autre déclaration faite par les évêques du Bénin, quatre jours avant la publication de Fiducia supplicans. « À la date du 14 décembre dernier, nous vous avions envoyé une Déclaration qui exprimait notre inquiétude par rapport à l’introduction de l’enseignement de l’homosexualité dans le système éducatif béninois. Elle était intitulée : L’homosexualité : des inquiétudes à la responsabilité (HIR) », lit-on dans le texte. « Avec la présente Déclaration, poursuit-il, nous revenons à vous, suite aux questions suscitées par la Déclaration du Dicastère de la Doctrine de la Foi Fiducia Supplicans (FS), publiée le 18 décembre 2023, qui ouvre à la possibilité de bénédiction pour les couples en situation irrégulière ou pour les couples de même sexe ».
Pour les évêques béninois, les « innovations pastorales » du document émanant du Vatican ont suscité auprès des fidèles catholiques des réactions qu’ils comprennent bien. C’est la raison pour laquelle ils ont tenu à rassurer ces fidèles à travers ces mots tirés de l’évangile de Jean chapitre 14, verset 1 : « Que votre cœur ne se trouble point ! » Tout comme les fidèles, les évêques aussi s’interrogent : « Nous, vos Évêques et Pasteurs, venons vous exprimer notre proximité, partager vos interrogations et donner quelques orientations », ont-ils déclaré. Et de rappeler ces orientations :
« a) L’homosexualité est contraire au dessein de Dieu et représente un acte désordonné et intrinsèquement mauvais ;
b) Le mariage lie un homme et une femme appelés à former une communauté de vie et d’amour ouverte à la procréation et à la participation sociale pour la transformation de la terre ;
c) La Parole de Dieu et, par conséquent, l’Église n’autorise ni l’homosexualité ni l’union entre deux personnes de même sexe ;
d) Les personnes qui s’adonnent aux pratiques homosexuelles sont appelées à la conversion. Pour cette cause, elles doivent être accompagnées et aidées ;
e) Dans le cas du mariage, « la bénédiction du ministre ordonné est directement liée à l’union spécifique d’un homme et d’une femme qui, par leur consentement, établissent une alliance exclusive et indissoluble. » ».
… qui ne saurait recevoir aucune « forme de bénédiction » de l’homosexualité
À partir de ces cinq orientations, la position des évêques béninois se dégage clairement. Et leur déclaration ne souffre d’aucune ambiguïté. « Au regard de ces orientations, Nous, vos Évêques et Pasteurs, estimons que les ouvertures pastorales de FS (Fiducia supplicans, ndlr) sont des recommandations générales dont l’accueil doit tenir compte de la spécificité des contextes socioculturels de chaque Église particulière de manière à favoriser l’enracinement de l’Évangile dans la culture de cette dernière ». Et de trancher : « Nous demandons aux ministres ordonnés incardinés ou de passage sur le territoire béninois, de s’abstenir de toute forme de bénédiction aux couples de même sexe et aux couples en situation irrégulière ».
La CEB a profité de cette déclaration pour féliciter le gouvernement béninois « pour avoir, sur la base de nos valeurs culturelles, refusé d’introduire l’enseignement de l’homosexualité dans le système éducatif béninois ».
Les évêques béninois marchent ainsi sur les pas de leurs homologues camerounais, ivoiriens, malawites, togolais, etc. qui ont également exprimé l’impossibilité pour eux de mettre en œuvre la recommandation papale sur les couples homosexuels.