La polémique enfle autour du groupe de rap français Sexion d’Assaut, après la révélation de propos homophobes tenus en juin par son leader, Lefa. Plusieurs de leurs concerts ont été annulés. Plus grave, le groupe risque d’être poursuivi en justice.
La roue pourrait bien tourner pour Sexion d’Assaut. Le groupe de hip-hop français, formé de sept garçons nés en plein cœur de Paris (9e, 10e, et 18e arrondissement), connaît un incroyable succès depuis cet été. Avec plus de 250 000 exemplaires de leur album L’Ecole des points vitaux, écoulés depuis fin mars, le collectif parisien est sans doute le groupe de rap le plus populaire du moment.
Mais, alors qu’une dizaine de leurs concerts ont été annulés, le groupe peine à se sortir de la vive polémique qu’ont déclenché les propos homophobes tenus par l’un des ses membres. Dans une interview parue en juin au magazine International hip-hop, le leader du collectif, Lefa, avait notamment déclaré « être homophobe à 100% ». Dans la tourmente, et juste d’avant de monter sur la scène du Zénith hier soir, le collectif a tenu une conférence de presse, dans laquelle il a simplement tenu à rassurer son public. Les membres de Sexion d’Assaut ont ajouté qu’ils comprenaient la polémique.
Plus tôt, l’auteur des propos homophobes s’était excusé, en assumant leur entière responsabilité : « C’est moi et moi seul qui ai tenu ces propos, et non le groupe », a t-il précisé au journal Le Monde. Il confesse tout de même ne pas comprendre l’homosexualité. Sexion d’Assaut se retrouve empêtré dans une polémique qui risquerait bien de passer par la case justice et de mettre à mal son ascension fulgurante. NRJ a déjà a arrêté son partenariat avec le groupe, et supprimé la diffusion de leurs titres sur l’antenne – de même pour Fun Radio.
L’homophobie est un véritable fléau dans le milieu du rap et du Dance Hall. ce n’est pas la première fois que de tels propos sont tenus. Capleton, Sizzla, Booba, Amiral T, Krys, ont, par le passé, été réprimandés. Dernièrement, la star du reggae jamaïcain, Sizzla, a vu son concert parisien, prévu le 24 septembre à l’Elysée Montmartre, annulé pour des raisons similaires. Il avait été dénoncé dans le monde entier pour le caractère homophobe du propos de ses chansons, appelant notamment à « brûler les homos ».