Une vingtaine d’artistes femmes chantera, dimanche, l’un des monstres sacrés de la musique africaine : Manu Dibango. A l’initiative de l’événement, la diva camerounaise Queen Etémé, qui en a assez qu’on reconnaisse toujours la valeur des artistes africains à titre posthume. Interview.
Un concert de femmes en hommage à Manu Dibango. Au programme : beaucoup d’amour et d’émotion pour l’une des plus illustres figures musicales du Continent. Une vingtaine d’artistes se sont donné rendez-vous dimanche à Paris pour lui témoigner leur reconnaissance et leur admiration. Un plateau découverte concocté par la diva camerounaise Queen Etémé. Choriste de Manu Dibango et lancée dans une carrière solo, elle souhaite que l’on reconnaisse la valeur de l’élite artistique africaine de son vivant.
Afrik.com : Pourquoi avez-vous décidé de monter un tel événement ?
Queen Etémé : Dans nos diasporas, on ne rend pas assez hommage à nos éminences musicales, ou autre, alors qu’elles ont fait beaucoup pour l’Afrique et l’Humanité. Il est dommage qu’on ne reconnaisse bien souvent la valeur des artistes qu’à titre posthume. Et j’aimerais que Manu voit ça de son vivant.
Afrik.com : Pourquoi avoir choisi de faire un événement uniquement avec les femmes?
Queen Etémé : C’est un choix purement artistique. Les femmes peuvent apporter leur propre lecture de cet hommage. Pour autant, les hommes ne sont pas exclus du plateau d’artistes. Des personnes comme Pico Lablodeya ou Jacky Kingue seront de la partie.
Afrik.com : Dans quel esprit avez-vous monté le plateau ?
Queen Etémé : Nous avons essayé d’établir un pont générationnel entre les différentes artistes invitées pour mélanger les jeunes et les doyennes et les faire (re)découvrir au public. La marraine de l’événement est Dotyh Z, une ancienne artiste de Côte d’Ivoire. Estha, Avline, Edah, Isa, Rachel, Annie Anzouer et bien sûr moi même seront, entre autres, présentes. Tout le monde ne sera pas obligé de chanter du Manu, car ce qui nous intéresse avant tout ce sont les vibrations que chacune apportera. C’est pourquoi nous avons laissé une certaine liberté artistique. Il y aura même du slam pendant le spectacle.
Afrik.com : L’événement est un « one shot » ou est-il amené à se renouveler ?
Queen Etémé : Si c’est la première édition, j’aimerais que l’événement soit pérenne, un peu comme le Jam Sahel. Il ne tournerait pas autour de Manu et célébrerait d’autres personnalités africaines.
Afrik.com : Comment avez-vous connu Manu Dibango ?
Queen Etémé : J’ai d’abord connu Manu Dibango à travers sa voix. Il a bercé mon enfance et plus largement toute la jeunesse de mes parents. Manu, c’est un monument. J’ai par la suite eu la chance de le rencontrer en 2000 et de travailler avec lui.
Afrik.com : Vous travaillez avec Manu Dibango. Qui est l’homme, derrière l’artiste ?
Queen Etémé : C’est un homme très généreux et derrière sa carapace de protection en tant qu’homme public, c’est un « homme enfant ». Une personne au cœur tendre et extrêmement ouvert. Ce sont, à mon sens là, une des raisons de sa longévité dans le milieu de la musique. C’est une personne qui philosophe beaucoup et qui relativise beaucoup de choses. Il a su garder une grande sensibilité, mais c’est un redoutable professionnel. Il aime que les choses se fassent vite et bien et reste un véritable amoureux de la musique.
Hommage de Femmes à Manu Dibango
Dimanche 27 novembre
A l’Entrepôt à partir de 21 h (précises)
7-9 rue Francis de Precenssé
75014 Paris
M° : Pernety ou Plaisance