Paris commémore ce samedi l’un des incendies les plus meurtriers qu’ait connu la capitale : l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra.
Triste Paris que ce jour-là. Il y a sept ans, au 76 rue de Provence dans le neuvième arrondissement, avait lieu le drame de l’hôtel Paris-Opéra. L’incendie qui s’était déclaré dans la nuit du 14 au 15 avril 2005 a fait 25 morts, dont onze enfants, et 31 blessés, pour la plupart d’origine africaine.
Aujourd’hui, les familles sont toujours dans l’attente d’un procès qui, chaque année, tarde à venir. Une justice qui traîne des pieds, alimentée par le scandale du procès de l’incendie de l’immeuble du boulevard Vincent Auriol où le principal accusé, l’Etat, a laissé le banc des prévenus vide. Le 26 août 2005, l’incendie emporte avec lui 17 personnes, dont 14 enfants. Le jugement, loin des attentes espérées, a été rendu en janvier 2012. Seule l’association Fréha et une petite entreprise du bâtiment, PBC (Paris banlieue construction), ont été condamnées à 30 000 euros d’amende chacune et à plusieurs centaines de milliers d’euros de dommages et intérêts. Pour le reste, la justice n’a pas jugé utile de convoquer un quelconque responsable du côté de l’Etat. Pour l’anecdote, en 1991, le préfet d’Ile-de-France de l’époque avait dans une lettre pris l’engagement, au nom de l’Etat, de reloger dans un délai de trois ans les familles d’un campement de mal logés. Du Quai de la Gare à Paris, dix-sept de ces familles avaient été relogées « à titre provisoire » au boulevard Vincent Auriol. Quatorze ans après, au moment de l’incendie, certaines y étaient toujours, et ce, en dépit de l’insalubrité des logements.
Le 29 août 2005, un autre incendie se déclenchait rue du Roi Doré : sept morts dont quatre enfants.
Une série d’incendies d’immeubles parisiens qui a coûté en une seule année la vie à 49 personnes, dont 29 enfants. Des tragédies qui, aujourd’hui encore, soulèvent le problème du mal-logement dans la capitale.